dimanche 30 novembre 2008

la petite fabrique de cartes postales


Il faut le dire, je ne m'attendais pas à cela.
Natacha m'avait dit de venir manger et qu'il y aurait une petite surprise... Eh bien...
Au rendez-vous, étaient présents Alan, Stéphanie, Marc, Cécile, Natacha et les enfants. Déjà j'étais ravi de voir tout ce petit monde réuni. Merci Natacha pour cette réunion d'amies et d'amis.
Et puis je fus pourri gâté.
Me voici propriétaire d'une magnifique petite machine me permettant d'imprimer des photographies en cartes postales ! C'est formidable ! Il faut la voir marcher c'est superbe. Le papier glisse dedans dehors un coup le jaune et hop un coup le rouge et hop un coup le bleu et hop un dernier coup pour le noir. La qualité est incroyable !
Merci Stéphanie et Alan.
Ma première impression arrivera dans votre boîte aux lettres bientôt ! En plus d'être petite et superbe cette machine à imprimer peut être mobile, elle peut voyager...
Que de perspectives !




Mais ce n'est pas tout. Marc et Cécile m'offrirent de magnifiques volumes. Deux numéros de "Architecture d'Aujourd'hui" qui manquaient à ma collection et dans lesquelles j'ai trouvé de quoi nourrir ce blog, un livre de Roger Taillibert "construire l'avenir"qui s'annonce palpitant et une revue américaine "Progressive Architecture" au titre bien senti. Natacha ne s'est pas trompée en m'offrant, oui, "Architecture portative" et le catalogue de l'exposition du Musée Malraux au Havre "Brasilia, Chandigarh, Le Havre" croisement de regards de photographes sur ces trois villes que je rêve d'arpenter.
C'est trop.
Merci à tous. Me voici avec des heures de lectures, de découvertes et de quoi les partager avec ma petite entreprise d'éditeur de cartes postales !
Et pour finir des petits mots gentils sur deux cartes postales.



Brasil Turistico, Congresso Nacional, sur laquelle Marc a écrit One More ! Dois-je vous rappeler que l'architecte est Niemeyer ?
Admirons les petits soldats de plomb bien rangés que je collectionnerais bien aussi. Je dois aller là un jour.


Natacha me laissa un petit mot sympathique au dos d'une carte postale représentant le Gemeentemuseum de La Haye par l'architecte H.P. Berlage en 1924. Cela donne bien envie d'aller voir.
Je vous le dis, pourri, gâté et bien entouré d'amis fidèles. Merci.

samedi 29 novembre 2008

Allonnes, une exposition formidable une ville formidable





Nous avons des élèves. Et puis ils partent.
On ne sait pas toujours ce qu'ils deviennent, des échos lointains rebondissant d'une connaissance à une autre jusqu'à nous.
Mais, parfois nous lions un peu plus le fil. C'est toujours mystérieux mais ça arrive. Moi je ne lutte pas.
Clélia Chotard et Benoît Derbaix sont de ceux-là. Bien plus que par leur diplôme ils viennent grâce à leur exposition à Allonnes de nous dire clairement qu'ils sont des artistes. Non pas que nous en doutions mais là, ça surgit avec une évidence crue, celle de la persévérance.
Ce blog est consacré à l'architecture et à sa représentation et le travail de Benoît et de Clélia par leur intense désir de perception et de composition d'un paysage contemporain s'en rapproche. Par l'aquarelle, par la photographie souvent document de travail ou sous-jacente comme référence de cadrage, par la sculpture se jouant des apparences des matériaux et des échelles, ils développent tous les deux un sens aigu du basculement des représentations. C'est très habile, drôle, et surtout très intelligent (les références sont lisibles ce qui permet de passer au travers). Il ne faut pas manquer cette exposition à la fois modeste et donc parfaitement réjouissante.
Allonnes grâce à eux devient aussi un vrai lieu. Benoît sait me dire que la barre de Le Couteur et Herbé sera détruite, vite allons la voir. Et Clélia nous emmène prestement au collège Kennedy d'Allonnes qui est une merveille dont il faudra exploiter tous les aspects avec les étudiants.

Ce collège est signé Jean-Pierre Lott et Jean Dubus. Les photographies proviennent d'une remarquable plaquette intitulée "150 ans d'architecture publique en Sarthe" éditée par le Conseil Général de la Sarthe.


Et puis je trouve dans les peintures de Clélia une représentation d'un curieux objet architectural que je connais par la carte postale uniquement : le Belvédère des Avaloirs. Rien d'étonnant à ce que Clélia s'y intéresse puisque son regard de peintre se porte à rebours sur les objets pointant les vues mais c'est toujours intéressant lorsqu' un objet architectural resurgit chez un autre. Elle le peint, minuscule et coloré comme une pierre précieuse lui donnant ainsi une autre monumentalité.



Cet objet architectural est rare, en effet, je connais peu d'observatoires de ce type. Et de plus il est beau. Je ne trouve pas qui l'a dessiné mais j'aime bien qu'il navigue entre mobilier urbain géant, architecture militaire et génie civil. Les photographies documentaires de Clélia m'indiquent bien mieux l'échelle que la carte postale. C'est gigantesque !
Il faudra y aller, c'est sur la route du Mans, pas très loin d'Alençon. La carte postale nous indique : Pre-En-Pail 53140 le Belvédère des Avaloirs 417 m point culminant de l'ouest, O.S.T.I photo de J.P Tredoucet. Pas de date et pas de nom d'architecte.
"de grands ensembles"
Espace d'exposition de l'Hôtel de Ville d'Allonnes
Du 28 novembre au 3 janvier 2009
Ouverture tous les jours de 9h à 12h et de 13h30 à 18h
fermeture le vendredi à 17h, fermé le samedi après-midi et le dimanche
accès bus depuis la place de l'Eperon au Mans : bus n°16. Arrêt Després.
l'exposition est co-produite par les Ateliers Publics d'art plastiques d'Allonnes, la ville d'Allonnes, la manufacture du Bourg-Joly et avec le soutien du conseil Général de la Sarthe.

dimanche 23 novembre 2008

des maquettes de l'église de Royan

Voici quelques images de maquettes de l'église de Royan.
J'aime toujours en rencontrer et essayer grâce à elles d'appréhender la construction du monument ; faire glisser l'œil sur d'improbables points de vue.
Certaines images proviennent des maquettes du Musée de Royan et d'autres d'une exposition sur le béton dans la construction dont je ne me souviens plus très bien la localisation, peut-être au musée des Arts et Métiers à Paris, oui cela doit être ça.
Je vous affiche également et à nouveau la carte postale de la maquette de l'église, maquette de présentation avant la construction de l'édifice. Une rareté... Qu'est devenue cette maquette ? Dort-elle dans les archives de la Ville de Royan ?
Je vous rappelle que cette carte postale est signée "Gillet" et que je ne sais toujours pas s'il s'agit d'un membre de la famille de l'architecte qui l'a expédiée... Revoyez l'article du mardi 23 octobre 2007.



Quatre photographies prises au Musée de Royan qu'il faut visiter :






Voici donc quelques photographies prises aux Arts et Métiers, vous aurez compris que mon rêve est d'accéder au toit de l'église...



Fêtons mon adhésion à L'ADER

Pour fêter mon adhésion à l'ADER, association de défense de l'Eglise de Royan, je vous propose quelques nouvelles cartes postales du chef-d'œuvre de Monsieur Gillet et de Monsieur Laffaille. Nous passerons également par quelques photographies de maquettes du bâtiment prises ça et là au gré des expositions. Si les cartes postales permettent un déplacement dans le temps, les maquettes permettent parfois de poser l'œil à des endroits inaccessibles dans le réel. Qui m'autorisera à monter sur le toit pour quelques vues stéréoscopiques de la plus célébrée paraboloïde hyperbolique ?

 

Commençons avec cette carte postale Lapie en avion au-dessus de... l'église. Il s'agit d'une édition Lapie service aérien (oui, j'aurais aimé y travailler, dans ce service). Pas de date, pas de nom d'architecte mais une véritable photographie au bromure. L'église est cadrée rasibus et au pied c'est encore un peu le chantier, les aménagements ne sont pas encore réalisés.



On redescend au sol avec cette carte postale Chatagneau de Bordeaux. Cette carte est très informative car elle nous donne : architecte G. Gillet, ingénieur-conseil B. Laffaille, ingénieur R. Sarger, architecte d'opération M. Hébrard. On remarquera le magnifique auvent par lequel on n'entre plus désormais. Là, il y a un peu de monde sur la place.



Une carte postale bien plus récente avec cette édition Cely. La prise de vue casse complètement la courbe du toit et raccourcit l'édifice ! On admirera le choix judicieux des automobiles au premier plan avec la formidable Renault 6.



On prend un peu de recul et, un peu perdue dans la végétation, l'église surgit. Apprécions la couleur du béton qui vire un peu au brun. C'est une carte postale Artaud Frères en couleurs naturelles qui nous donne les même informations sur les architectes mais avec une faute pour R. Sarger orthographié SargIR ! et B. Laffaille avec un seul F !
 


La nuit tombe sur Royan sur cette carte postale Théojac expédiée en 1976. Toute l'équipe est nommée. La photographie est nette seulement dans une zone centrale accentuant encore plus le mystère...
Pour adhérer :
Association de défense de l'église de Royan BP 10102 Palais des Congrès 17206 Royan
contact@notre-dame-royan.com
www.notre-dame-royan.com

samedi 22 novembre 2008

Retour à Mériadeck


Faire à nouveau un petit tour sur l'une des plus belles dalles de France : Mériadeck à Bordeaux.
Je reçois ce matin cette carte postale Yvon nous qui nous montre l'Hôtel Frantel au coin de la dalle. Superbe. On remarque que le quartier est vide et je pense immédiatement aux superbes photographies que Sylvain Bonniol a faites du quartier. On lit bien l'épaisseur de la dalle qui fait quasiment un étage ! Je me souviens bien de cette épaisseur lorsque nous avions visité le quartier en 2007. Je me souviens également de la tranquilité de ce balcon gigantesque.
Cet hôtel nous propose une façade très Brancusi avec un motif (oui c'est contradictoire) de colonne sans fin si chère à Claude Lothier. Le bâtiment est peu ouvert, les fenêtres semblent plus être des meurtrières, du moins sur ce côté du bâtiment. J'aime beaucoup les immeubles blancs et noirs derrière. La carte a été envoyée en 1978.

L'autre carte postale, en vues multiples, intitulée le nouveau Bordeaux nous montre plusieurs aspects du nouveau quartier. On remarquera l'accentuation faite sur les jardins encore jeunes. Au loin, toujours l'incroyable et magnifique Caisse d'Epargne de Monsieur Edmond Lay qui me sert de fond d'écran. la carte est une édition Arum-éditions expédiée en 1985.
Je vous donne également quelques vues prises lors de notre visite. Comparez-les avec les photographies de Monsieur Sylvain Bonniol et vous verrez que l'un de nous est un photographe et ce n'est pas moi !
Une question : existe-t-il un guide de l'architecture du quartier Mériadeck ?


Pour Joachim, la rue d'Ulm



Oui Joachim l'immeuble de la Rue d'Ulm à Paris est évoqué dans le livre. Assez brièvement d'ailleurs mais voici deux images qui pourront peut-être vous contenter. Il s'agit donc de la fondation Curie.

Dans le guide de Ionel Schein, Paris Construit, on trouve également une information :
"Bâtiment dont l'expression construite renouvelle l'architecture des laboratoires et instituts de recherche parisiens, domaine où l'investissement et les innovations sont trop rares. Il est dommage que l'architecte accepte, ici comme ailleurs, de "rassurer" et employer pour cela des matériaux "riches" comme ici le marbre ; est encore visible ici la "composition" des volumes et leur "équilibre" réminiscence d'un enseignement périmé.
Jean Balladur architecte 1961-1964
Ionel schein est dur. Il l'est d'ailleurs quasiment dans l'ensemble de ce petit livre rouge. Mais sa maîtrise du guillemet répond sûrement à son architecture...
Paris Construit
Guide d'architecture contemporaine par I. Schein, collection Environnement, éditions Vincent, Fréal et Co 4 rue des Beaux-Arts Paris 6. Les photographies sont de Thomas Cugini. 1970.

mercredi 19 novembre 2008

un livre, des cartes postales, des photographes, un architecte


J'ai de la chance.
Le facteur m'apporte ce matin un magnifique livre consacré à Jean Balladur. L'ouvrage dédicacé par l'architecte (oui) est essentiellement un recueil de photographies. Des photographies réalisées par le duo dont on a déjà parlé ici : Pierre Joly et Véra Cardot (oui).



Mais cela me permet surtout de donner un nom d'architecte pour un bâtiment repéré sur un carte postale Abeille-cartes, Lyna envoyée en 1976. Cette vue aérienne superbe nous montre la Défense sans l'Arche en BIBACOLOR (sic !) photographiée par Jean Bastide qui a eu bien de la chance de voler au-dessus de Paris de la sorte. On voit bien en effet au milieu des monolithes ce bâtiment tramé de blanc et de noir, très graphique avec des courbes étranges au bord du bâti. Cela répond un peu au lyrisme du C.N.I.T.
Ce bâtiment est donc de Jean Balladur pour lequel mes aficionados connaissent mon admiration sans borne. Oui. Voyons ce que nous dit l'ouvrage :
"Cet immeuble de bureaux, construit pour être le siège de la Société de Réassurance dans l'ensemble de la défense, se situe sur le parvis au-dessus du centre Commercial des Quatre-Temps, et dialogue avec le C.N.I.T qui lui est diamétralement opposé. Il lui emprunte le traitement courbe et sculptural des pignons, la couleur blanche du marbre de Carrare qui habille les façades et le dessin des arcatures qui couronnent et terminent ce petit édifice. Il tente de dessiner, dans le contexte de la défense, une nouvelle approche de l'immeuble de bureaux, typiquement française, et enfin libérée des modèles américains."
J'ai vraiment de la chance.




Si je regarde bien, au fond de cette carte postale, je remarque un autre bâtiment dont je possède également une vue. Le Paris Penta Hôtel place Charras à Courbevoie. Étonnant toujours de sauter d'une image à l'autre; d'un point de vue architectural pas grand-chose à dire sinon qu'il s'agit d'un cylindre percé d'ouvertures, les chambres. Impossible d'obtenir plus d'informations, est-ce utile ? la carte postale est une édition Studio 4.
Suivent quelques photographies du duo Pierre Joly et Vera Cardot extraites du livre Jean Balladur aux éditions Conseils.


la montagne ça nous gagne

Retour dans les altitudes rafraîchissantes...
Je retrouve ce matin deux belles cartes de belles architectures. Une dont je viens de vous parler Aime 2000 par Michel Besançon et une nouvelle tout aussi spectaculaire : cette fois il s'agit de La Daille à Val d'Isère.

Le nouveau point de vue sur Aime 2000 place la bâtisse entre blanc et bleu. Le bâtiment démontre son isolement sur le site, une langue de pierre seule apte à le porter ce qui justifie sa forme allongée. Il serpente un peu en la suivant, on devine le rocher sous le bâtiment à gauche. On perçoit aussi la nuance dans le dessin de la façade avec ce double étage qui n'est pas sans rappeler le décrochement similaire sur les façade des cités radieuses de Le Corbusier, les rues intérieures. Voyez la magnifique cabine de téléphérique d'une belle pureté de dessin. Il s'agit d'une magnifique édition Combier en exclusivité pour "les bazars" éditée en 1981.

Regardons maintenant La Daille à Val d'Isère. La carte postale aux éditions Cap-Théojac est superbe. La photographie est de I. Tardiglio imprimée en Mexichrome. Le bâtiment apparaît lui-même comme un profil montagneux tout en décrochements et ce qui doit être le zinc ou l'acier de la toiture donnent une sensation sculpturale très expressionniste du plus bel effet. Admirons le premier plan très animé et pour moi qui n'ai jamais vu la montagne l'hiver cela donne bien envie d'aller lire au soleil. J'apprends que le bâtiment est labellisé Patrimoine du XXème siècle et je trouve des informations dans notre guide vénéré. Je vous laisse lire. A noter que le Ministère de la Culture ne nous donne pas tout à fait les même noms d'architectes : Chaussade Pierre, Locre Robert, Akchote Jean-Claude, Akchote Jean, construction entre 1968 et 1978 !

mardi 18 novembre 2008

le peintre Babou au Mans


Claude Lothier organise actuellement une exposition des maisons du peintre Babou. Nous avions déjà eu la chance de montrer deux de ses peintures lors de l'exposition "Persistante Perspective" en 2004 et en collaboration avec son fils Cécil Baboulène il est aujourd'hui possible de voir la quasi totalité de cette série de peintures si importantes de ce peintre bien trop tôt disparu.
Je ne dirai rien de mieux que ce qu'a écrit Claude. Je vous invite à venir au Mans considérer ce travail pour ce qu'il a de saisissant. Il s'inscrit parfaitement dans nos réflexions de bloggueur : représentation de l'architecture, puissance du point de vue chez Babou accentué jusquà la déformation implacable du châssis, goût pour une imagerie commerciale et outrée et incroyable prémonition des images informatiques. Un ensemble de documents permettent de suivre le travail de l'artiste, ses hésitations et ses découvertes.
Venez nombreux, c'est rare.
Venez nombreux c'est beau.

lundi 17 novembre 2008

Deus ex Machina Tabula rasa


Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Il y a quelque temps (26 juillet 2008) sur seulement le regard porté sur une image, une carte postale évidemment, j'émettais de bon droit un jugement sur un bâtiment, jugement relativement négatif, trop soucieux de me laisser tout de même une porte ouverte.
La porte était bien entrebâillée puisqu'aujourd'hui je deviens enfonceur de porte ouverte et vous glisse une carte postale et un témoignage me permettant de penser que le bâtiment en question est finalement très intéressant. Remarquez que l'intérêt ne veut pas dire le goût mais tout de même quand on développe un regard et une bienveillance c'est que le penchant à aimer n'est pas loin.
Bref, revoici Michel Bezançon et Aime 2000.
La carte postale en vue aérienne nous montre bien la taille incroyable du bâtiment, énorme serpent qui lui vaudra donc le surnom de paquebot des neiges. Le sur-dimensionnement est déjà pour moi une bonne piste. J'ai le goût pour le gigantisme, pour la ville étendue dans les trois dimensions. Et puis en découle immédiatement la masse. Presque le poids. Quand ça pèse, quand la gravité est visible. Rien contre la légèreté quand elle naît de la structure et offre sa visibilité. Mais j'aime aussi l'isolement ou disons les atterrissages ! Vous savez lorsque la construction semble avoir été posée là en dépit de tout ce qui l'entoure, presque imposée surtout pas intégrée. Deus ex Machina. Quand il semble que l'architecte, la main serrée sur la maquette pose d'un geste définitif son gros jouet dans le plan en bousculant un peu les autres imitations du réel. Paf ! J'aime aussi quand c'est neuf, créé de toutes pièces, ayant bourgeonné du sol un matin. Tabula rasa. Voyez Royan, Brasilia, le Havre et la Grande Motte... et les villes nouvelles.
La neige souligne bien cela. Toujours sur les cartes postales de stations de montagne, la neige est là. Elle égalise le sol et étend une matière pure comme le carton plume sur les maquettes des architectes. Elle permet de faire surgir le bâti, souligne ses particularités un peu comme le ciel bleu uniforme et lisse au bord de mer. Oui neige = bleu du ciel pour les photographes de cartes postales. Les deux phénomènes météorologiques découpent les constructions.
J'aime aussi souvent quand dans des échelles amples les bâtiments semblent vouloir rivaliser avec la géologie, le paysage. A la fois parfois l'imitant, collines, vallée, grottes et parfois l'épousant dans un incroyable jeu de reprise et d'opposition. Le plus fort c'est Jean Renaudie. Et puis aussi les monolithes qui jaillissent, oui des érections : la Tour Montparnasse ou Marina City.
Si donc on fait l'addition de ces penchants qui ne sont qu' architecturaux (oui je sais...) eh bien il faut admettre que le paquebot des neiges de Michel Bezançon devrait me plaire. Le seul élément qui me gêne reste le traitement de façade en bois foncé, genre "on est à la montagne, voyez mon chalet". Mais je crois qu'il me suffira, soit d'aller voir, soit de trouver une autre carte postale ou encore de lire un argument bien senti pour m'y habituer. Sait-on jamais...
Si vous voulez lire ce que dit l'architecte de sa construction allez ici c'est instructif et bien documenté :
http://www.perso-laplagne.fr/Histoire.htm#4
La carte postale est une édition cap-Théojac, la photographie est de Michel Serraillier. Elle nous indique vue plongeante sur Aime 2000, oui c'est plongeant et j'imagine ce que cela doit être de faire de tels clichés en avion l'hiver au dessus des montagnes...
La carte fut expédiée en 1978.

dimanche 16 novembre 2008

Nanterre, permanence du point de vue


En rangeant les cartes du message précédent, j'ai fait l'erreur que vous avez sûrement faite : j'ai cru avoir deux fois la même carte; j'ai déjà publié celle du haut dans un article du 20 septembre 2008. Mais si on regarde de plus près ces deux images on s'aperçoit rapidement de petites modifications que j'ai sur la double vue sur-lignées. On peut facilement dire que la vue du haut éditée par Abeille-carte est plus récente car les plantes se sont étoffées même si l'arbuste a été décapité ! Une poubelle, un panneau d'interdiction de stationnement ont été ajoutés ainsi qu'une autre boule lumineuse en haut de l'escalier. La carte du haut est en plus légèrement décalée vers la droite et la prise de vue est un peu plus en retrait. Celle du bas est bien plus portée vers la gauche et des piétons sont visibles au fond. j'ai rêvé à une stéréoscopie possible mais le léger retrait interdit toute fusion stéréoscopique. Il s'agit d'une carte Raymon. Mais ce qui est aussi assez drôle c'est que finalement la prise de vue la plus ancienne fut expédiée plus récemment que la plus récente...Euh vous suivez ? Il faut croire que ce point de vue était suffisamment porteur pour que deux éditeurs, deux photographes (un seul transfuge dans une seconde maison ?) ont décidé d'éditer cette vue. Je vous rappelle les noms des architectes de cette merveilleuse pyramide tronquée : J. Darras et Y. Bedon.

Nanterre, deux travellings

Je vous propose en nous appuyant évidemment sur des cartes postales de faire deux mouvements, deux cheminements d'un lointain vers une proximité avec des bâtiments de la ville de Nanterre.


Commençons avec cette carte postale du Parc départemental des Hauts-de-Seine chez l'éditeur Raymon expédiée en 1984 ; on peut apercevoir au loin L'Unité Pédagogique d'Architecture dont je vous ai déjà parlé le 10 mai 2008. On aperçoit également un étagement d'immeubles camouflés dans le bleu du ciel et surplombant l'école. Beaucoup de verdure au premier plan donnant la sensation d'une ville perdue dans le végétal. Malgré mes deux années d'étudiant à Nanterre je ne me souviens pas de la réalité de cette prise de vue.



Avec cette autre carte postale Lyna-Abeille cartes en couleurs naturelles on se rapproche de ces immeubles colorés mais aussi on voit apparaître la préfecture de Nanterre de Monsieur Wogenscky dont je vous ai également parlé le 6 février 2007. Le photographe Rolf Walter a décidé de coller sur le même plan la petite église de brique au clocher pointu qui dépasse la tour de la préfecture ! La végétation du premier plan semble un peu folle alors que la pelouse sur la colline est, elle, parfaitement tondue. La ville à la campagne d'Alphonse Allais.



On se rapproche encore un peu et au travers des branches d'un conifères la majestueuse tour de la préfecture surgit dans le ciel comme découverte après des heures de marche. Une belle carte postale Raymond photographiée par J.N Duchateau.



Et puis nous voici au pied du bâtiment, devant le plan d'eau. la carte est envoyée en 1984. Ciel nuageux sur lignes noires et blanches, volumes sculpturaux en béton à la manière de Le Corbusier et comme nous l'apprend notre guide construits en suivant le Modulor.
Ecoutons le :






Reprenons un autre cheminement.
Depuis le Parc de la Défense et devant le plan d'eau où des enfants heureux font naviguer des petits voiliers, on peut apercevoir au loin les Tours Aillaud ; c'est ainsi qu'elles sont nommées par l'éditeur de cartes postales Abeille-cartes ; on retrouve notre photographe Rolf Walter. A-t-il fait les clichés le même jour ?

En basculant notre point de vue légèrement sur la droite on voit apparaître la petite église vue précédemment. La distance est la même entre le photographe Monsieur Duchateau et les tours de Monsieur Aillaud. Là aussi, on peut se demander si le photographe a réalisé ses images le même jours et peut-être en compagnie de son collègue Walter ? La carte postale Raymon nous indique que le parc porte le nom d'André Malraux.


Enfin nous voici tout à côté et légèrement en hauteur. Le photographe Monsieur J.E. Pinet pour Abeille-cartes est venu prendre ce cliché des Tours Aillaud en laissant à nouveau apparaître le travail sur les espaces verts au pied des immeubles ; les arbres sont bien jeunes. Mais de qui sont les barres colorées derrière les tours Nuages ? D'Emile Aillaud également ? Le traitement des couleurs les rapproche mais la forme est si radicalement opposée... On admirera les fenêtres en gouttes d'eau ou en hublot. La coloration tient du camouflage céleste, de la trace de pinceau agrandie et sur ce ciel pâle. La carte fut expédiée en 1988.