vendredi 4 juillet 2008

Corviale la nuit vite 3






Encore de belles photographies par Claude Lothier. Si vous avez, vous , les étudiants des images à me donner...merci

Corviale la nuit vite 2





Photographies de Claude Lothier.

Corviale la nuit vite 1





Merci encore à Claude d'avoir gardé la tête froide et d'avoir su faire des photographies de Corviale que voici.
Pour ma part, j'ai couru et jubilé. Et j'ai enregistré autrement Corviale.

Corviale tu es beau






Je l'avoue tout net : je n'ai pas de cartes postales du Corviale. Mais je crois que je peux tout de même vous faire état ici de notre visite furtive, brève, intense, nocturne du Corviale cette barre insensée dans Rome. J'ai rêvé de cette visite en regardant, usant les images contenues dans la revue technique et Architecture de décembre 1981. J'ai pensé pendant des heures à ma déambulation au milieu des couloirs sans fin, des pans de béton et des coursives. J'ai rêvé de points de vues invraisemblables sur le paysage ainsi barré d'une construction linéaire, géométrie implacable. Mais le voyage n'est pas le rêve, mais les journées, même d'été n'ont que 24 heures. Et nous avons dû composer avec une journée un peu compliquée (vol dans notre car). Alors tout se tasse forcément et cela sans aucun ressentiment de la part de nos étudiants qui savent dans ces moments très pénibles être comme souvent pleins de ressources, générosité et simplicité. Merci.
Alors on aurait pu mettre l'architecture au placard, s'asseoir fatigués sur le trottoir d'à côté. Mais il y a Rome. La visite programmée des E.U.R et la plage, le soleil, la mer qui nettoient tout. Alors la nuit tombe sur un concours de chant. Et je sens que disparaît Corviale au loin. Je sens que nous sommes tous fatigués. Je sens qu'une barre de béton pour finir la journée c'est dur. Je sens que les chauffeurs ont eu leur compte. Aurons-nous cette énergie ?
Oui. Oui, le car fait des tours et des tours. Oui, je cherche la ligne majestueuse sur un horizon de nuit. Je remarque que jamais Corviale n'est indiqué. La nuit, la nuit... Et je me sens un peu déçu. Mais je suis l'enthousiaste récalcitrant et je lâche le récalcitrant dès que j'aperçois le fantôme gigantesque. Je suis là, au pied du Corviale. Je descends du car et je cours oui je cours pour trouver à voir, à rencontrer au mieux mes images et leurs espaces réels. J'ai aimé ce moment seul. Vite la passerelle, vite les couloirs et convaincre (facilement) que les étudiants doivent descendre. Et ils descendent, arpentent, regardent, posent des questions nous suivent dans cette position étrange d'aimer ce genre de moment. J'aime tout particulièrement cela. On discute des quartiers en France, on compare la vie ici et les échecs de l'utopie partout. Certains s'y retrouvent, s'y reconnaissent, d'autres s'ouvrent à l'idée qu'il se passe quelque chose. Personne ne regrette d'être là. Personne.
Et il faut repartir déjà, laisser le colosse. Mais comment oublier Corviale ? Le revoir pour le vérascope, le revoir avec un guide, le revoir avec les habitants.
Il faut que je remercie Echelle Inconnue qui m'a fait découvrir Corviale lors d'une intervention à Rouen. Il faut que je remercie Monsieur Careri qui m'a encouragé à y aller. Et aussi encore remercier les étudiants qui m'obligent à cette énergie.
Les photographies qui suivent proviennent de la revue plus haut citée. Je fais suivre des photographies prises par Claude Lothier (merci Claude). Excusez-moi mais l'enthousiasme m'a fait oublier de photographier Corviale. Les images sont là pourtant, si fortes croyez moi.