mercredi 29 juillet 2009

une base spatiale


Vous avez vu.
Ne me dites pas, j'entends ceux qui comme moi aiment parfois croiser leurs intérêts pour la science-fiction et l'architecture, ne me dites pas donc que vous ne voyez pas là une base d'atterrissage pour quelques vaisseaux spatiaux échappés de Star Wars ou de l'univers de Simak.
Pourtant il s'agirait alors plus certainement de Rétro-futur !
Nous sommes au Brésil légèrement au-dessus d'un hôtel. Oui, un hôtel.
Plus précisément le Tambaù Hotel que nous devons à l'architecte Sergio Bernades. Il se trouve à Joao Pessoa, Paraiba. La carte postale fut expédiée en 1978, un an après la sortie de Star Wars. J'imagine l'enfant de 8 ou 10 ans qui après le visionnage du film allait en vacances ici, la science-fiction devait lui sembler bien réelle...
Je retrouve des constructions de cet architecte dans un merveilleux ouvrage de monsieur Mindlin, l'architecture moderne au Brésil.
Cet ouvrage nous permet de comprendre et de voir (et de quelle façon !) l'incroyable avancée de l'architecture de ce pays dans les années 40 et 50. On comprend comment finalement Royan existait déjà là-bas avant même que les bombardiers alliés tentent de vider la poche royannaise sous un tapis de bombes dont ils avaient le secret. Balance tout coco et on rentre. (le Havre, Dresde, Royan et tant d'autres.)
La synthèse du rationalisme et du lyrisme parfois baroque nous donne des beautés dignes des lignes claires d'un album de Spirou ou d'une villa du Docteur No.
En attendant l'arrivée imminente d'un B-Wing sur le Brésil on peut aller dormir dans cet hôtel si évocateur. C'est toujours ça.
Voici quelques images de la maison de campagne de Mlle Lota de Macedo Soares en 1953 :


Et une autre maison de campagne pour M. Guilherme Brandi en 1952 :



Et là, la soucoupe volante d'où sortent des êtres venus d'ailleurs est un projet de chapelle de 1952.

Une référence et un beau livre : L'architecture moderne au Brésil, Henrique E. Mindlin chez Vincent, Fréal et cie, 1956



stéréoscopique guide d'architecture



Depuis ce matin, un guide d'architecture contemporaine en France par messieurs Monnet, Crettol et Amouroux pour chaque œil.
Plus de jaloux et la certitude de voir en relief !
Ce qui est amusant c'est d'abord le prix de l'ouvrage, dégotté pour 3 euros sur internet.
Puis ensuite qu'il soit relié d'un beau faux marocain vert et enfin qu'il soit d'une édition de 1974 et non de 1972 comme mon volume plus ancien et un peu hors d'usage.
Les deux années ont permis quelques changements et comme vous connaissez l'importance de ce guide pour ce blog, je me permets de vous montrer quelques transformations.
A noter que le nombre de notices ne varie pas donc il y a des bâtiments qui passent à la trappe et d'autres qui arrivent...
Aucune mention n'est faite de ces changements éditoriaux ni dans la préface ni dans la présentation. Ma lecture rapide m'a permis de déceler également quelques très menus changements de textes.
Il me sera maintenant nécessaire de regarder dans les deux ouvrages pour m'informer et que dois-je faire ? Trouver une carte postale pour chacun des bâtiments du premier guide ou du second ou encore des deux ?


Regardez bien cette page dédiée à la buvette de Novarina et Prouvé. Non seulement la photographie a changé mais encore le détail de la charpente est imprimé à l'envers ! Cela a-t-il été retourné dans une troisième édition ?!

Le dessin des tétrodrons de Fos-sur-Mer ont fait la place à une photographie de leur installation et l'église de monsieur Aillaud à Forbach a maintenant droit à un plan.


La cité Emmaüs de monsieur Candilis laisse sa place à la bourse du travail de monsieur Niemeyer mais on reste à Bobigny !

Le chantier est terminé et les écoles primaires et maternelles de monsieur Renaudie se montrent sous un autre point de vue.

Je ne fais pas l'inventaire de ces changements, nous les découvrirons au fur et à mesure des besoins. La nouvelle édition offre également un supplément de plans de masse du front de Seine, Grigny, Créteil et la Défense.
Je rêve d'une belle réédition agrémentée de mes cartes postales, de vues actuelles et d'une belle préface des auteurs. Mais il faudra que cela reste un guide, facile à emporter en promenade.
Il y a un éditeur intéressé ?
Que devenez-vous messieurs Crettol, Amouroux et Monnier ?

Guide d'architecture contemporaine en France
D. Amouroux, M. Crettol, J.P. Monnet
éditions Technic-union et Architecture d'Aujourd'hui pour l'édition de 1974


dimanche 26 juillet 2009

encore... bellement

Bon.
Il faut croire que certains modèles perdurent et se déclinent. Celui de la pyramide en gradins et celui, plus particulièrement de la pyramide inversée en gradins sont des modèles bien anciens. On pourrait parler d'encorbellement, chose bien connue des villes à pans de bois comme Rouen par exemple.
Pour gagner de la place, à chaque étage on augmente la surface. Facile !
Il faut croire aussi qu'à une époque, ce modèle était celui de la modernité voire d'une certaine audace architecturale.
Au Mans, je mange dans une cantine administrative de ce type, en plein cœur de la ville moderne : c'est fabuleux.
Je vous propose d'abord un cambriolage éhonté car j'ai volé cette image sur internet mais la tentation était trop forte tout comme le prix de cette carte postale ancienne d'ailleurs !
Voyez :


il doit s'agir d'une forme de démonstration des capacités de l'entreprise de bois, sorte de geste triomphant d'ailleurs fort remarquable. Mais la forme est là et cela résonne avec ça :



Nous sommes à Pontoise devant la préfecture du Val de l'Oise par Monsieur Henry Bernard architecte (celui de la Maison de la Radio à Paris).
Cette première carte postale est une édition Mage en couleurs naturelles. Regardez bien au rez-de-chaussée les petits modules blancs nous en reparlerons plus tard. La prise de vue, d'un peu en dessous accentue l'effet de pyramide. Ça coince un peu le cadre vers la gauche et la préfecture est collée au bord. Pour tout voir, il faut être loin et le parking et sa pelouse attenante font un premier plan vraiment euh... plan.



On continue avec le même bâtiment Chez Lyna éditeurs (mes chouchous). Nous ne sommes plus à Pontoise mais à Cergy, nous sommes donc à Cergy-Pontoise ! La carte postale fut envoyée au Club Dorothée, les nostalgiques des années 80 apprécieront. Le photographe Monsieur Paul Viard a choisi un point de vue inverse avec pensées colorées au premier plan. Tout est bleu grâce au ciel magnifique et à la façade vitrée. C'est un brin artificiel mais ça passe. Remarquons sur cette image comme la préfecture fuit d'avantage et semble s'écraser vers l'arrière. Certainement un choix d'objectif photographique bien différent. Alan, Sylvain, vous avez un avis ?
Je vous donne la page de notre guide vénéré, vous verrez qu'ils font eux aussi mention de ce goût pour les pyramides...

Poursuivons avec deux cartes postales de la collection de Monsieur Persitz dénichées par Claude.




Nous sommes à Montréal, c'est écrit dessus, devant le pavillon canadien, c'est écrit derrière. Deux très belles cartes postales de cette pyramide inversée, le plus grand pavillon national situé au cœur de l'île Notre-Dame. La pyramide porte le nom de Katimavik (lieu de rencontre en esquimau) !
L'éditeur Benjamin News ne nous donne pas le nom de l'architecte Arthur Erickson. Pour plus d'informations voici un site remarquable sur l'expo 67 .
Voici maintenant presque une pyramide, au moins un bel encorbellement :

L'hôtel du Lac de Tunis par l'éditeur Société Carthage. Très impressionnante la volée d'escaliers à chaque extrémité qui récupère la différence de surface. Sous un certain angle certains voient dans cet hôtel un rapprochement formel avec l'un des vaisseaux de Star Wars de Georges Lucas. Oui. Joachim se fait l'écho de ce point de vue sur son toujours excellent blog : ICI
Mais je reste muet sur l'architecte de cette merveille étrange. On admirera l'effet de socle du rez-de-chaussée accentuant là aussi le bel effet moderne et présentant le bâtiment comme un objet de luxe.

samedi 25 juillet 2009

Gaudi pour Guimard

Je voulais me faire le relais de l'ouverture du nouveau site du Cercle Guimard et pour cela il me fallait trouver une carte postale de l'architecte.
La seule originale que je possède, je vous l'ai déjà montrée et les belles rééditions également. Alors...

Alors il se trouve que depuis peu ma collection comporte cette carte postale du Paseo de Gracia à Barcelone. On y voit très nettement la maison que dessina Gaudi. Elle se nomme Casa Mila ou La Pedrera.
Je ne m'étendrai pas sur cette construction ni sur l'architecte, les informations sont foisonnantes.
J'avoue que j'ai toujours eu une réticence vis-à-vis du travail de Gaudi. Quelque chose me retient d'aimer cela. J'y trouve parfois des masses qui m'intéressent comme ici l'aspect grotte ouverte mais toujours un surplus de bardages décoratifs, une impossibilité de calme, un supplément de chantilly m'écœurent un peu.
Mais voilà, à part la Sagrada Familia que j'ai visité vite un après-midi, je ne connais rien vraiment de l'architecte. Peut-être aussi que la multiplication des images ici peut écraser le désir d'en appréhender la réalité. Certainement...
Je ne sais pas de quelle nature étaient les liens entre Gaudi et Guimard. Ont-ils discuté autour d'un verre des dessins de l'un et de l'autre ? Guimard a-t-il trouvé dans une revue des images de son collègue espagnol ? A-t-il reçu des cartes postales de Barcelone envoyées par des amis ?
La carte postale la plus ancienne ici montrée ne nous dit rien de l'architecte. Par contre elle nous montre bien le bâtiment qui occupe la moitié du cliché. Je n'arrive pas à trouver de date, le tampon de la poste n'est pas bien apposé. Des spécialistes du timbre espagnol nous donneront certainement cette information. En tout cas la construction est achevée donc nous sommes aux alentours de 1910, 1911.

La carte postale moderne nous donne bien le nom de l'architecte Gaudi mais ne précise pas le nom de la maison. Cette carte est éditée en 1961, photographie de J. Ubach Puig en Ektacrom. La couleur nous permet de deviner les jeux de matériaux. les arbres ont grandi, les volets sont encore fermés comme si depuis le début du siècle ils n'avaient jamais vraiment laissé passer la lumière de Barcelone.
Aujourd'hui, si j'allais à Barcelone mes yeux glisseraient sûrement d'abord sur la Torre Agbar de monsieur Nouvel. Peut-être dois-je en passer par là pour, à l'envers, venir aimer un peu plus justement le grand architecte espagnol.
En attendant n'oubliez pas de visiter le site du Cercle Guimard, c'est passionné, passionnant et pointu.
Merci à Dominique M. pour cette information.

vendredi 24 juillet 2009

l'Œuf, centre d'études


Si, comme moi, vous aimez passer la porte d'un hall d'immeuble et vous retrouver dans une bulle temporelle grâce à une céramique sur le mur, un aménagement d'espace et un choix de mobilier qui ne semblent pas avoir bougé depuis trente ans alors il vous faut immédiatement vous précipiter sur l'ouvrage : la mosaïque contemporaine, l'Œuf centre d'études par Marc Gaillard au éditions Massin.
Dans un article du 24 août 2007 je m'interrogeais sur ce que ce terme d'Œuf, centre d'études pouvait bien dire. Grâce à cet ouvrage vous saurez tout de ce groupe qui réalisa des dizaines d'aménagements d 'architectures avec en particulier ce goût pour des céramiques particulièrement colorées. Il suffit d'en voir une pour sentir les années soixante-dix vous tomber sur les épaules. Beaucoup de nos lieux publics se sont inspirés de ce groupe et on retrouve alors ces terres cuites brunes et oranges mélangées d'inox dans des lieux publics. Mais toutes n'ont pas la qualité de celles de l'Œuf, centre d'études.
Il ne faut pas oublier aussi les sculptures et les aménagements urbains tout aussi typés...
Le livre retrace l'histoire du groupe, offre une liste des lieux et une iconographie somptueuse de bleu turquoise, de vert tendre étendus dans des cercles aux jeux vasaréliens magnifiques.
Vous allez adorer !
Il existe peu ou pas de cartes postales directement inspirées par les réalisations mais voici la mairie de Gennevilliers.

Cette carte postale Abeille-cartes nous montre l'Hôtel de Ville de l'extérieur. On sait que l'architecte pourrait être Auzol (?).
Mais grâce à notre nouvel ouvrage on peut voir la salle des mariages très euh... Cosmos 1999 !
Est-elle toujours ainsi ?


Epatant non ? Et attendez de voir ce qui suit !

Ici nous sommes à Paris, rue Curial 19ème

Là, à Neuilly avenue du Roulle 1966


Et là, non pas dans le vaisseau amiral de Star Treck mais à Paris, place Pinel 13ème...
Dans l'équipe de l'Œuf, centre d'études on trouve : Pierre Puccinelli, Jean Piantanida, Roger Brusetti, Charles Miglierina, Charles Gianferrari, Roger Brusetti, René Edouard, Maurice François, Françoise et Maurice Idoux entre autres.
Pierre Puccinelli ne m'est pas inconnu car j'ai fait la chasse ce printemps aux très beaux immeubles parisiens qu'il dessina avec Roger Anger. Ces immeubles sont des jeux de volumes particulièrement spectaculaires et jubilatoires d'une grande force plastique et toujours au service d'une architecture utile.
Voici un des exemples nombreux rue Erard dans le 12ème arrondissement.





J'avais pu pénétrer à l'intérieur sans problème et je m'étais régalé de ce hall d'entrée. Je ne savais pas à ce moment là que, oui l'Œuf, centre d'études en avait réalisé le décor de 15m2 en 1966 !
Les livres tout de même c'est bien.

La mosaïque contemporaine
l'Œuf, centre d'études
années 1960-1990
Marc Gaillard
éditions Massin
dépêchez-vous, à mon avis, il n'y en aura pas pour tout le monde !



jeudi 23 juillet 2009

petit chef-d'oeuvre


Que voulez-vous que je vous dise ?
Quand la qualité éditoriale se mêle à la qualité photographique pour donner à voir la qualité architecturale, il n'y a pas grand chose à ajouter.
Nous sommes à Bobigny (oui encore) avenue Edouard Vaillant grâce à une édition J. Godneff 193 avenue Jean Jaurès, Aubervilliers. Le tout en véritable photographie au bromure.
Petit rappel : c'est la cité de l'abreuvoir par Emile Aillaud en 1958...

une grotte

Vous savez, ( si si vous savez) , que certains parmi les plus éminents architectes ont conçu leur architecture d'église contemporaine en évoquant la grotte, celle de l'apparition de la Vierge à Sainte bernadette par exemple.
Certains parmi ces plus éminents architectes, entre symbolisme et imitation cryptique ont persuadé les autorités ecclésiastiques qu'il y avait là dans la fabrication de la crypte le rappel évident du lieu même du miracle.
Il existe d'autres architectes qui, eux, pensent que l'imitation ne suffit pas et qui proposent aux fidèles une vraie grotte comme lieu de culte.
Par exemple :



La carte postale nous donne Raron/VS, Felskirche St Michael.
Après quelques recherches, je trouve finalement que nous sommes en Suisse à Rarogne, devant l'église Saint Michel construite par l'architecte Donat Ruff (?) dont malheureusement je n'arrive pas à en savoir plus.
Un site nous parle de construction. J'aimerais bien savoir si l'ensemble fut creusé ou bien si la cavité existait naturellement. Peut-être un peu des deux, une cavité naturelle peu profonde et aménagée en église. 500 places tout de même...
Du point de vue symbolique, évidemment cela n'est pas la même chose ainsi que du point de vue architectural ! L'ensemble est au pied d'un promontoire. On sait que les chrétiens des premiers temps se réfugiaient au sein des cavités naturelles pour prier. On sait que finalement, une église est un lieu que l'on décide comme telle et la messe finalement peut bien se dérouler n'importe où. Il n'y a donc rien là d'exceptionnel. Mais s'il s'agit d'une construction, d'un trou provoqué, il est étonnant que cette idée de refuge, presque d'absence dans le paysage se signale aussi fortement par un portique en béton aussi visible et fort qui ne manque pas d'ailleurs d'élégance. Ce jeu entre faire voir et cacher tout en même temps est intéressant. Surtout en Suisse qui ne manque pas, eh oui, d'abris nucléaires et de campements militaires enfouis sous les montagnes. C'est une habitude helvétique, méfiez-vous, en Suisse la montagne est creuse...



Alors pourquoi pas une église.
Celle-ci nous propose un dépouillement très protestant mais là je ne suis certain de rien. On remarquera que le béton est laissé brut à l'extérieur, jouant le fruste, mais que la surface interne de la grotte est blanchie... Contraste donc encore. Où est la vérité du matériau ?


L'espace a l'air immense et bien ordonné, voire sculpté surtout pour ce qui concerne le chœur parfaitement symétrique. Il doit être étonnant de passer des intempéries climatiques de l'extérieur à la protection intérieure et le moment où le fidèle ressort de ce lieu pour redécouvrir le monde doit toujours être fort.
Soudain me vient l'image du jardin d'hiver de Dubuffet posé en plein Centre Pompidou. La grotte de l'artiste, porte fermée était toujours pour moi un rendez-vous incontournable de mes visites. J'aimais beaucoup ce moment où l'on retrouvait après quelques minutes dans la sculpture le brouhaha du musée.
On remarque d'ailleurs que l'éditeur de la carte postale nous en propose immédiatement et simultanément deux vues : intérieur et extérieur. Je crois qu'il est évident pour ce genre de conception qu'on ne peut faire autrement. L'extérieur ne dit rien de la forme interne et comment la cavité pourrait parler de la manière dont elle se présente à nous ?
Deux vues donc pour dire et tenter de faire sentir le contraste fort entre les deux moments du bâtiment.
Si quelqu'un sait qui est Donat Ruff...

samedi 18 juillet 2009

j'ai trouvé Luciano Perini

Donc l'architecte de Marilleva est Luciano Perini. Voyez là c'est beau:

à nouveau sur le sol de Berlin




Poursuivons encore un peu avec Berlin.
J'ai reçu de mes amis Patricia et Philippe une carte postale intitulée :
Ost Berlin 1989 Lenindenkmal.
Il s'agit d'une carte postale tout à fait contemporaine mais jouant, je crois, le registre d'une nostalgie de l'Allemagne de l'Est. Je pense que la photographie est bien de 1989 mais je ne suis pas certain que cette image fut publiée en son temps. Il va de soi que tous les signes qui font " D.D.R" sont de sortie. Monument grandiloquent à Lénine, immeubles impressionnants de collectivisme puissant et automobiles sagement rangées certainement pour parler d'une économie florissante...
Deux trabans et une camionnette marron.



D'ailleurs le ou la passagère de cette dernière tourne le dos et cache son visage au photographe. Geste volontaire ou surprise du cliché, on ne saurait en tirer une conclusion trop hâtive.
L'image est belle (oui), forte et les immeubles sont refroidissants. Une célèbre encyclopédie en ligne nous donne Hermann Henselmann comme architecte.
Mais voyez-vous, j'ai de bons yeux et une bonne mémoire. Et je retrouve facilement dans mes cartes postales ennuyeuses d'Allemagne une autre vue de cet endroit.




Cette fois la carte est d'époque et elle annonce la couleur : Berlin Hauptstadt des DDR.
Au verso : Leninplatz, Rathausstrasse, unter den Linden, Blick zum Fernseh- und UKW Turm des deutchen Post.
La carte fut expédiée en 1981 vers la France. Pas de volonté nostalgique ici, rien que les bons souvenirs de Mickael à Odile. 8 ans après...

vraiment vue d'avion, Berlin


Toujours dans le magnifique colis de Claude une vue de Berlin particulièrement intéressante pour ce blog.
D'abord parce qu'elle représente le quartier Hansaviertel, véritable musée d'architectures modernes à ciel ouvert où les plus grands architectes modernistes y sont allés de leurs constructions posées les unes à côtés des autres et j'imagine ce que doit être la visite de ce lieu...
Et comment on y vit dans ce quartier particulièrement regardé ?
Voici une tentative d'inventaire :

Mais l'autre particularité de cette carte postale est son point de vue.
Bon, me direz-vous, des vues d'avion il y en a une palanquée c'est même un sujet de collectionneur de cartes postales. Mais ce qui est étonnant ici c'est le cadrage. Avez-vous bien regardé ?
Je vous laisse deux minutes.
Vous avez-vu sur la droite ?
Le pneu du train d'atterrissage !
C'est un beau détail qui dit beaucoup des prises de vues acrobatiques de nos photographes de cartes postales. Que j'aimerais partir ainsi en tournée avec eux et viser le toit de quelques créatures architecturales ! Si une place se libère, pensez à moi.
Dans son très bon ouvrage un siècle de cartes postales Cim Combier imprimeur Mâcon, Marc Combier nous offre l'occasion de voir quelques-uns de ces photographes aériens en action.



On voit ainsi Monsieur Michel Glatz avec son Altiphot. Le livre nous dit qu'il effectua... 500 000 photos aériennes ! A ses côtés le pilote Monsieur Gilles Balligand.
Que de souvenirs cela doit faire !
J'imagine que le photographe qui a réalisé notre carte postale allemande n'a pas vu dans son cadrage le pneu de l'avion. Mais je trouve particulièrement émouvant de le voir surgir ainsi, redonnant à cette image soudainement un complément d'ambiance. On peut construire ce moment, le bruit du moteur, le corps du photographe penché hors du cockpit et le vent qui s'engouffre et rend difficile le maintien de l'appareil photographique très lourd !
Ce pneu est vraiment le bienvenu !
Il doit exister des passionnés qui nous font faire le tour de ce quartier de Berlin à pied et à vélo.
Il faudra se renseigner pour l'avion, l'hélicoptère, le delta-plane, le dirigeable...

un siècle de cartes postales
CIM combier Imprimeur Mâcon
Marc Combier
éditions Alternatives 2005

vendredi 17 juillet 2009

Hier, un beau colis

J'ai des rabatteurs.
Des amis qui savent parfois me trouver des merveilles et qui me les envoient. Cela fait chaud au cœur.
Ce matin j'ai reçu un colis très bien rempli. Je ne vous donne pas tout mais quelques merveilles notamment de Berlin.
Mais commençons par l'Italie. Et là j'aimerais vraiment en savoir plus. Regardez moi ça :




Albergo c'est hôtel. J'ai bien trouvé des images de ce bâtiment sur internet (donc il est encore debout) mais rien sur son ou ses architectes. Dommage...
Car c'est très croustillant non ? Du beau béton traité en étages aérés et brutaux. J'aime.
Que se passe-t-il d'ailleurs sur ces entre-sols vides ? des terrasses gigantesques ? On devine un vide sur l'étage supérieur dans le fond. Dessous on pense à un parking. C'est magnifique non ?
Je n'ai ni date ni éditeur, rien. Alors menez l'enquête.
Voici maintenant une petite série sur Berlin, ville que je n'ai toujours pas visitée.


Je commence avec cette vue qui nous dit : mur à créneaux, vu du district Mitte à Berlin Est. Je ne comprends pas très bien mais quelle image et quelle ambiance ! C'est dur. Pas de date.



Je poursuis avec le monument du pont aérien devant l'aérogare de Berlin Tempelhof. On dirait qu'ici a échoué un morceau de pont autoroutier. Posé là, il pourrait aussi attendre d'être terminé. C'est remarquablement... sobre comme monument. Derrière l'aéroport construit par Ernst Sagebiel sous le régime nazi. La nuit est tombée.





Je passe rapidement devant le Palais des Congrès toujours aussi spectaculaire mais dont nous avons déjà parlé ici. La photographie est superbe mais on s'étonne que le photographe ait coupé le bâtiment sur sa pointe à gauche, l'espace à droite était-il nécessaire ?



Mais voici la Nouvelle Philarmonie aux formes vraiment étranges et si loin d'un modernisme de l'angle droit. Impossible de comprendre le bâtiment globalement à partir d'un cliché, un peu comme pour Ronchamp, cela semble ménager des surprises pour le regard. On parle alors d'expressionnisme architectural mais on est tout de même bien loin d'une pensée sauvage. Le photographe ménage une base de verdure et fait jaillir le bâtiment dessus comme si les formes de celui-ci naissaient de cette végétation sombre. Étranges formes. Rappelons que Hans Sharoun est l'architecte.


Passons à un autre édifice de spectacle avec l'opéra allemand de Berlin. Beaucoup de monde devant le bâtiment, des projecteurs de cinéma éclairent l'entrée et la foule semble se rassembler pour une occasion particulière. L'inauguration ?
J'aime beaucoup cette image car les jeux de lumière y sont multiples. D'abord on est saisi par les filets des phares des autos ce qui laisse penser à un temps de pose long pour la prise de vue ce qui serait normal vu que nous sommes en nocturne. Puis une lumière violente dont on ne connaît pas la source vient de la droite, un projecteur sans doute qui éclaire la façade, regardez comme il semble se coller parfaitement au point de fuite de l'image, générant presque les fuyantes de l'opéra. Mais ce qui est aussi très spectaculaire c'est l'éclairage interne du bâtiment jeu étonnant de transparence et révélant la façade comme un mur mince entre intérieur et extérieur. On peut ainsi saisir des personnages au deuxième étage à l'intérieur sur les balcons... L'architecte est Fritz Bornemann. Le photographe est lui-même observé par un petit groupe de piétons sur le trottoir.



Là aussi les piétons sont subjugués par les jeux de lumières et par le spectacle des jets d'eau. Nous sommes sur la place Ernst Reuter devant les bâtiments de Telefunken et d'Osram.
Le premier est dû aux architectes Hanz Schoszberger et Paul Schwebes.
Le deuxième est de Bernhard Hermkes.



Cet architecte est aussi et toujours sur cette Place Reuter l'architecte de la faculté d'architecture, merveilleux bâtiment dont je cherchais désespérément le nom de son créateur.
Les petits carrés colorés et le jet d'eau un peu maigre me font penser au jardin des Arpel.
La carte postale est une édition Anco Lux expédiée en 1974. Pour ce qui est des cartes postales en noir et blanc on ne nous donne aucun nom d'éditeur mais seulement la mention foto : Landesbildstelle Berlin...
Merci à Claude pour ce beau colis.