mercredi 28 avril 2010

une église moderne, Foucarmont

Grâce à une carte postale, j'avais découvert dans ma région une église moderne assez étonnante et bien inspirée : celle de Foucarmont.
Je croyais même vous en avoir déjà parlé mais une recherche sur mon blog me prouve le contraire. Étrange...
Alors voici une série de cartes postales toujours de la donation de Madame M. qui me dit en me les offrant que vraiment personne ne lui demande !
Nous ça nous régale n'est-ce pas !
Voyez :


Prise sur la place d'un peu loin pour voir l'ensemble cette carte postale nous dit surtout que l'église se prolonge dans un bâtiment vers la droite dont j'ai oublié la fonction depuis ma visite. La mairie je crois.
La carte postale en véritable photographie par J. Bove ne nous donne pas le nom de l'architecte mais nous indique la date de l'inauguration de celle-ci le 3 mai 1964.
Formes simples mais bien dessinées, beau béton brut, élégant campanile, l'église se voit de loin dans le paysage car le village est sur une petite butte.
La 2cv du curé devant la porte à moins qu'il ne s'agisse de celle du photographe !


On poursuit avec l'incroyable chevet de l'église qui ressemble à un silo de centrale nucléaire percé de petites ouvertures. C'est avec le rebord du toit et le campanile toute la base sculpturale de l'édifice et c'est superbe.
On retrouve la 2cv du curé à gauche à moins qu'il ne s'agisse de celle du.... photographe ! Bien bien vous suivez !


Approchons-nous encore et la carte devient verticale. L'objectif photographique fatigue un peu au sommet et floute la croix. Admirez l'effet de veinure dans le béton.
Personne ce jour-là pour le voir.
Dirigeons-nous vers l'entrée.


Nous changeons d'éditeur puisque nous devons cette carte postale à un autre éditeur et photographe : Jean Hames.
Ici, on nous donne bien aussi la date d'inauguration, on nous précise que l'ancienne église fut détruite lors des bombardements et on nous donne enfin le nom de l'architecte O. Zavaroni même si on nous le donne avec un N en trop !
Monsieur Zavaroni nous précise-t-on aussi fut grand prix de Rome.
Maintenant deux cartes postales des vitraux chez le même éditeur.



On retrouve bien le jeu du béton et l'enchâssement des vitraux très à la mode de l'époque depuis Le Corbusier.
Une belle simplicité.
Je finirai avec deux cartes postales qui sont dans ma collection depuis longtemps.


Une belle vue de l'extérieur avec cet étonnant moucharabieh vraiment superbe. Regardez comme les volumes fermés alternent avec des volumes ouverts, je dirais même percés.
Puis pour finir vraiment en beauté, ce jeu de lumière à l'intérieur :


Ces deux cartes postales sont de J. Bove.
Il est vraiment incroyable de penser que dans un petit village normand dorme un peu cette merveille.
Tous les amateurs d'églises et d'art sacré du vingtième siècle doivent la visiter.
Le jour où j'y suis allé, elle était ouverte et accueillante comme le village lui-même.

mardi 27 avril 2010

tous les enfants de Brétigny-sur-Orge


La carte postale a été expédiée en 1968, en juin.
Le calme revenu.
Mais les enfants sur la carte ont peut-être été de ceux qui ont manifesté.
En effet, on voit bien qu'ils sont de cette génération.
On voit aussi une incroyable émotion.
Quelle belle image !
Je repense à cette photographie de Hilla Becher avec son mari. Ici.
La cité Pasteur est de monsieur M. Michelin, architecte.
La carte postale est une édition Combier.
Le photographe n'a pas pu passer le barrage de la propriété privée.
Le barrage ?
Une ligne d'enfants protégeant leur domaine.
Où êtes-vous passés les gamins ?
Après le passage du photographe, vous avez repris vos vélos, vous l'avez suivi jusqu'à sa voiture l'assaillant de questions :

C'est quand qu'on pourra voir ?
C'est votre métier ?
Elle roule à combien la Peugeot ?
Pourquoi vous faites ça ?
Ça gagne bien comme métier ?
T'as pas des bonbons ?
On peut aussi faire les autres photos ?
Tu vas où ?
Vous faites toutes les cités ?
Mon frère aussi il fait des photos, c'est pas le même appareil ?
T'en as combien des appareils ?
Waaaa... le matériel ! c'est à vous ou à l'usine de cartes postales ?
On en aura gratis des cartes ?

Puis la Peugeot est repartie.
Et je veux vous les montrer tous ces enfants, tous.
Alors les voici :

Le plus jeune ?

Le plus indifférent ?

C'est quoi ce mélange, bottes en plastique et blouse grise ?

Le soleil dans l'œil.

Une paire de lunettes toute neuve ?

Qui a tricoté ce gilet de laine ?

Sûrement le plus vieux de la bande.

Ces deux là, je n'ai pas eu le cœur de les séparer.

Quelle punition pour le phare cassé sur le vélo ?

Un short de scout ?

la demoiselle bien dubitative...

trop marrant ce type avec son appareil !

Regarde-moi bien toi...

C'est pas tout ça mais je dois aller au pain...

Et rapidement je m'amuse à replacer cette petite troupe dans notre époque :




Elisabethville, un plan d'urbanisme

Dans le lot d'hier je montre aujourd'hui :



D'abord j'ai reconnu l'église étrange, puis j'ai montré à Madame M. les petites constructions sur pilotis en lui disant que c'était bien marqué par son époque et que c'était intéressant pour moi. Nous avons aussi regardé l'espace libre entre les petites constructions et au fond l'usine terminant d'un trait l'horizon.
L'église est du prolixe architecte Paul Tournon. Elle fait partie de ce style très particulier hésitant entre une modernité surtout apportée par le choix du matériau et un mélange de styles allant d'un art-déco tempéré à une exubérance massive très Métroplolis.
On peut au choix, trouver cela parfaitement laid car loupant le coche d'une certaine rigueur et sécheresse d'avant-garde, soit totalement débridé et fantasque, typique de compromis et du désir de rester inscrit dans une tradition. J'aime !
Ce qui est aussi remarquable ici c'est la manière dont elle est posée dans le paysage comme un rocher, un peu ramassée sur elle-même attendant que la ville vienne l'entourer.
Mais... Cela n'arrivera pas car ce qui se passe derrière est une expérience urbaine bien particulière dont on peut comprendre facilement les enjeux et l'histoire dans cet excellent article de... Stéphane Degoutin sur le site de nogoland !
Je ne paraphraserai pas cet article et je vous conseille vivement de le lire. je vous indiquerai seulement le nom de l'architecte de ces petites constructions sur pilotis : Bernard Zerhfuss !




Pour finir rapprochons-nous de l'église Ste-Thérèse de l'Enfant Jésus grâce à cette carte postale Combier. Celle-ci ne vient pas du lot de Madame M.
Celle du début de cet article est une édition Lapie (service aérien) en véritable photographie au bromure.

lundi 26 avril 2010

Madame M.

Madame M. (qui restera pour l'instant anonyme) est une personne qui me connaît depuis que j'ai environ 5 ans.
Nous nous sommes aperçus de cela un jour, au cours d'une conversation où elle devisait avec ma mère de sa jeunesse... et de la mienne !
Madame M. je l'ai rencontrée devant un stand sur un vide-grenier et nous avons partagé une boîte à chaussures pleine de cartes postales. Puis nous nous sommes retrouvés dans un salon spécialisé où elle exposait une partie de ce que j'ai compris maintenant comme étant minuscule de sa collection... gigantesque !
Madame M. est devenue une sorte de détective particulier me mettant de côté tout ce qu'elle trouvait pouvant entrer dans mes obsessions.
Aujourd'hui, je me suis rendu chez elle et voici avec quoi je suis revenu :


Vous ne verrez pas tout d'un coup c'est impossible ! Le paquet contient 125 cartes postales !
Il y a de tout, du très connu comme du vraiment étrange...
Je commence avec du somptueux, du grandiose et du régional :


Nous sommes à Rouen, les Sapins, devant les châteaux d'eau.
Grandiose non ?
Et voyez :


Je vous sens à la renverse...
Les deux cartes postales sont des éditions "La Cigogne" et B. Hauville est le photographe. Mais nous n'avons aucun nom d'architecte... et je ne trouve pas sur internet.
Mais ne trouvez-vous pas que ce groupe de Châteaux d'eau et d'une très grande beauté ? Extrêmement médiéval ? Comme des forteresses !
Je les aime vraiment beaucoup.
Du surprenant maintenant :


Nous sommes à Neuilly-sur-Marne devant Mammouth...
Qui avait dessiné le beau mammouth qui servait de logo ?
La carte postale est une vraie fausse carte postale car si le dos est bien divisé, il est aussi occupé par un message publicitaire.
Mais quelle image ! Parfaite pour Martin Parr.
Finissons pour aujourd'hui avec une belle piscine Tournesol de Monsieur Schoeller. Ici, à nouveau Ambérieu en Bugey mais avec une carte postale vraiment superbe et iconique :


L'effet de soucoupe volante posée là, que j'aime tant est ici parfait.
Une édition La Cigogne expédiée en 1986.
Pour les 121 cartes qui restent vous allez attendre, attendre, attendre car le désir ne naît-il pas de la frustration...

dimanche 25 avril 2010

Playmobile au Crotoy



Quoi dire ?
c'est charmant non ?
Ce fut un genre aussi, la modernité traduite par le toit posé sur le sol.
Un summum d'originalité tout en conservant le double-pente.
A la fois drôle, vraiment vraiment osé (!) et un rien ludique, le toit posé sur le sol est un classique aujourd'hui.
Regardez bien derrière le bâtiment d'accueil, ce rassemblement de caravanes et de DS Citroën.


Non, il ne s'agit pas d'une manifestation organisée par Marc Hamandjian mais du camping des Dunes au Crotoy dans la Somme !
Et puis Playmobile a décidé de suivre :


La modernité je vous dis...
La carte postale est une édition Combier en Cimcrome.
Pas de nom d'architecte ni de date.



Jean Deroche à Grasse

Voici un lieu dont nous avons déjà parlé mais qui grâce à ces quelques nouvelles cartes postales est éclairé un peu mieux.
Il s'agit du Village Vacances Familles de Grasse, que l'on doit à Jean Deroche en particulier.

D'abord d'un peu loin, on visite les extérieurs et les rampes perdues dans la végétation même si ici le géranium est habilement collé par l'éditeur !
Nous sommes sur la terrasse et le jardin devant le Pavillon d'accueil. La carte postale Gilletta est expédiée en 1978.
Pour le moment on ne voit rien vraiment de l'architecture mais on la devine... planquée dans la verdure !
Voilà...


Ici c'est la salle des fêtes. On commence à percevoir le magnifique travail d'architecture effectué.
Regardez la gestion des ouvertures sous un arc simple de béton brut.
J'aime cette franchise, ce dessin.
Nous voici dans le hall.


Somptueuse simplicité des matériaux, richesse de leurs oppositions, brutalité chaleureuse des volumes et lecture aisée des fonctions, l'ensemble dans une belle lumière qui frise les voutains de parpaings laissés bruts.
Regardez l'incroyable porte-pots de fleurs ! Quel design génial ! Je le veux !
A l'aise :


Là encore le photographe nous permet de regarder la qualité de construction. Les huisseries sont vraiment magnifiques et les ouvertures généreuses.
J'aime également ce mobilier un peu dur et franc comme fait à la maison, solide !
Admirez également la rampe d'ampoules !
Les architectes ont vraiment bien travaillé et cette forme de voutains et d'arcs est aussi bien dans l'époque. Depuis les maisons Jaoul de Le Corbusier ?
Cela ne fait aucun doute...
On notera que cette dernière carte postale de Combier éditeur est la seule à nous donner le nom de l'architecte, Monsieur Jean Deroche. C'est justice.
On notera également que dans la version plus récente de notre guide vénéré, on a droit cette fois à une photographie.
La voici :
Un beau lieu, une inscription parfaite dans le paysage, une échelle de village, un sens du matériau, de la forme et même de la polychromie font de ce Village Vacances de Grasse un vrai grand moment d'architecture.

la récolte de ce matin

samedi 24 avril 2010

beautés exotiques anonymes

Réunis comme ça un peu au hasard mais surtout parce que les cartes postales projettent une image intéressante, ces hôtels n'ont malheureusement pas trouvé les noms de leurs architectes.
C'est dommage car si on est attentif et orienté dans un gôut pour le brut, le sévère, le géométrique, on trouvera certainement dans ces images (et dans ces lieux) quelque chose de palpitant.
Commençons par cela :


Un grand mur aveugle domine comme une menace un jardin luxuriant.
Je l'imagine plein, totalement clos, sorte de monolithe bétonné ne servant à rien d'autre qu'à une forme de totem de notre modernité.
Le point de vue du photographe va chercher cette opposition entre la puissance occultée du bâti et le kitsch de bazar des équipements du jardin tropical...
Nous sommes au Manila Mandarin Hotel. Effrayant presque.


Une succession de cubes étagés qui luttent contre la forêt du fond forment un paysage minéral mais joyeux grâce au bleu turquoise de la piscine.
On rêve à des circulations de terrasse en terrasse, sautillant sur les toits.
Mais l'échelle des cubes semble réduite et on se demande si vraiment cela cache des chambres.
Personne.


Pourtant la multitude des sièges de plastique fort bien dessinés invite au farniente. Où sont les clients ? Nous sommes à Gansé en Côte-d'Ivoire dans l'hôtel Comoe-Sogetel Sorentente.
Et qui est l'architecte ?
Pour suivre :


Magnifique non ?
Si, regardez bien.


J'aime beaucoup ce dessin de façade offrant des alcôve de béton au larges jardinières. J'aime ce jeu de parallélépipèdes emboîtés les uns dans les autres et nous offrant des ombres dures.
Une fois de plus, le photographe nous montre surtout la piscine bleue et les parasols en plastique dur très curieux...
Et pour finir :
Voici l'hôtel Amilcar.


Je suis surtout attiré là aussi par la façade au dessin étrange.


Deux personnes sur le bord de la piscine profitent de ce lieu aux volumes complexes.
Il semble que le ou les architectes ont structuré l'hôtel en s'appuyant sur ses fonctions.
Deux niveaux de réception puis un volume ouvert sur arcade et enfin la barre de chambres.
Au bord de la piscine un bar, une salle de danse (?) aux formes plus rondes retrouvent le niveau du sol et les aires de détente.
Oui.
Cela me fait envie....
Mais qui est l'architecte ?


Espagne, Angleterre

Alors que je vous disais l'absence trop fréquente sur ce blog des ouvrages d'art et du génie civil, le matin même je recevais cette carte postale de la part de Claude.


Je vous laisse lire (en anglais) les informations concernant ce pont qui aujourd'hui est doublé par un autre ouvrage d'art.
Puis, comme un bonheur n'arrive jamais seul, je reçois de notre ami Hansjörg Schneider cette carte postale de Cadiz en Espagne :


Il faut qu'il s'agisse d'un stade pour qu'une carte postale d'une construction si contemporaine ait droit à une carte postale.
Je trouve comme noms d'architectes messieurs Manuel Muñoz Monasterio et Fernandez Pujol. Mais je suis dans l'incapacité de vous dire s'il s'agit des architectes du premier bâtiment ou ceux de sa très récente modernisation...
En tout cas c'est typiquement le genre de lieux que je ne visite pas, totalement allergique je suis au sport, au foot et à ceux qui le pratiquent.
Mais cela fait parfois de beaux bâtiments.