samedi 6 mars 2010

des choux et des épis

Nous revoici à Créteil, cette fois avec une carte postale des épis de Monsieur Grandval que nous avons déjà évoqués ici.
Je n'avais que (et c'est déjà beaucoup) la carte postale de Nogovoyages à vous montrer.
Maintenant je peux aussi vous faire voir ça :


Une belle édition chez Raymon éditeur dont nous apprécions tant le travail ici.
La carte postale nous offre un point de vue ouvert dans lequel on circule aisément. D'un peu haut, on voit parfaitement le quartier et l'implantation des tours sur le sol.
Le bâtiment des garages à gauche et une autre construction circulaire couverte d'un toit bleu dont je ne connais pas l'usage, mais j'aimerais qu'il s'agisse d'une école. L'ensemble a l'air neuf car on devine au travers des fenêtres de la tour de gauche le vide des appartements, sans rideaux et dans lesquels la lumière pénètre parfaitement.



Je ne vois personne et seules les Renault 4 signent une présence.
Le guide d'architecture contemporaine en France est assez dur sur ces immeubles de Monsieur Grandval :
"1693 logements, architectes : Gérard Grandval et Louis de Marien, actuellement en chantier, en plus des immeubles pétales de G. Grandval, simple décoration de façade qui cache mal la pauvreté des cellules intérieures, et des inquiétantes barres courbe de Marien, ce quartier accueillera le Palais de Justice (architectes Badani et Roux-Dorlut)..."
Malgré cette dureté le guide d'architecture contemporaine en France nous donne tout de même une image fort belle du chantier et un plan. (édition de 1972)




L'édition du même guide de 1974, nous les montre terminées !


Aujourd'hui restent tout de même des tours qui ont le mérite d'un effet de reconnaissance, d'avoir produit un lieu connu et permis aux habitants d'habiter quelque part, un endroit, une particularité. Même si cela ne fait pas "architecture" c'est au moins ça de pris.
Aujourd'hui je crois que nous sommes nombreux à aimer ces tours et leurs balcons comme une feuille de ginkgo biloba recourbée. On parle aussi d'épis, de choux. On pourrait aussi évoquer la pomme de pin !
Il manque c'est vrai la dégringolade végétale prévue par l'architecte depuis les balcons. Certainement un règlement de copropriété ou du locatif interdisant cette forme de personnalisation !

au Nord, vraiment

Pourquoi tant de sol ?


Cette carte postale nous montre le restaurant "the North-Cape Hall" en Norvège, lieu qui signe le passage du grand Nord.
Pourtant, pas de glace, pas de neige mais un sol caillouteux un rien martien pris en rase-mottes par le photographe.
Puis comme se rassemblant sous une force certainement magnétique, les cailloux se groupent en un mur, puis deux.
Une grande baie vitrée bien étirée permet de voir le paysage qu'ici on ne peut que rêver car le photographe n'a pas cru bon de le signaler. Il a cru que, oui, cette construction, permettrait de saisir l'instant et le lieu.
On ne saura donc rien des fjords, des montagnes et de la mer. A peine dans le reflet panoramique de la vitre peut-on lire quelque chose.
Le vent, lui, est indiqué par un drapeau flottant fièrement dans une bande d'azur à peine voilée de gris.
Une force.
Et un objet fragile posé sur une construction simple mais belle qui, finalement, n'est qu'une fenêtre retenue par deux murs de pierres sèches.
Une date au stylo-bille : 1965.
un éditeur : AUNE kunstforlag.