mardi 23 mars 2010

avoir Pignon sur rue

Souvent, sur une carte postale un élément et un seul vous capte le regard et chaque fois que vous reprenez l'image, immanquablement c'est cet élément qui surgit.
Devinez ce qui, sur cette image, est cet élément :


effrayant non ?


Cette grosse tête sculptée m'emmène à la fois vers les surréalistes mais aussi vers les grotesques italiens de la Renaissance.
Nous sommes à Argenteuil, avenue Gabriel Péri.
Très vite on trouve sur internet toutes les informations sur cette œuvre d'Edouard Pignon sur une architecture de Monsieur Dubrulle pour une maison des jeunes.
Malgré la qualité du travail je ne peux m'empêcher de penser que cela a dû bien faire peur à quelques enfants !
La tête déchiquetée aux yeux grands ouverts a dû laisser chez certains habitants d'Argenteuil des souvenirs bien étranges.
On remarquera que le photographe de la carte postale Lyna ne serre pas trop le sujet et laisse la fresque dans son coin. Ce que je pense être finalement sa juste place dans la ville comme le reste des constructions. En n'appuyant pas sur ce "détail", il lui donne toute sa dignité.
C'est assez rare que de telles interventions artistiques prennent le pas sur des constructions architecturales avec cette vigueur. Le bâtiment disparaît dessous comme un simple socle dont d'ailleurs il ne faut pas oublier de regarder la beauté simple.
Il semble aussi qu'Argenteuil ait aimé la sculpture car je trouve dans mes cartes postales celle-ci :


La carte postale nous dit qu'il s'agit de "la fleur dans la cité", une œuvre de Roland Brice. Il s'agit d'une édition Lyna, une fois de plus (expédiée en 1972).
Je ne connais pas ce sculpteur mais il semble qu'il a dû bien aimer le travail de Miro. On remarque quelques enfants au pied de la sculpture et même une petite fille juchée dessus.


Derrière, un collège ou un lycée semble d'un point de vue constructif assez intéressant.
Mais aujourd'hui la sculpture a l'air un peu triste et abandonnée, et surtout, pas entretenue.


Mais je retrouve Edouard Pignon bien plus près de chez moi, à Saint Etienne du Rouvray. Devant le collège Picasso, il a posé une œuvre.



Chaque fois que je la vois je pense aux graffittis.
Quelque chose dans le dessin, les lignes, me fait penser à un graff. Et en même temps, je l'oublie.
J'aime beaucoup par contre dans cette image le moment où la grille des fenêtres du collège s'entrechoque avec les lignes de la sculpture-peinture.



Deux univers qui semblent se repousser et en même temps trouver là une raison d'être.
L'un croyant toujours être le faire valoir de l'autre.
La carte postale ne possède ni date ni nom d'éditeur.