samedi 10 juillet 2010

Tadashi Kawamata blanchi

En l'an 2000, l'artiste japonais Tadashi Kawamata proposait à la Ville d'Evreux une installation nommée "sur la voie".
Hier, en visite à la Maison des Arts sous l'invitation de mon ami Emmanuel, je tombe en arrêt devant une série de cartes postales de l'événement, cartes postales totalement blanchies par le soleil.
Suite à la mobilisation généreuse du personnel et quelques fouilles archéologiques dans les tréfonds de la Maison des Arts je réussis à repartir avec cette série que je vous propose.
Je me souviens bien de cet événement et aussi un peu, à l'époque, finalement de ma déception.
J'aime le travail de cet artiste à n'en point douter.
Il sait faire de belles constructions étranges et légères nous permettant de voir autrement les lieux en les propulsant avec des constructions de bois vers un éphémère, une fragilité qui tient souvent du dessin dans l'espace plus que justement, de la construction dure et solide.
Il se trouve que l'intervention d'Evreux était.... euh.... très solide.
D'où mon désappointement sur le moment. On avait en effet le sentiment que les commissions de sécurité diverses avaient chacune, les unes après les autres, demandé que l'on épaississe les piliers, ajoute des échafaudages et solidifie les renforts.
Le résultat tenant plus du génie militaire que de la fragilité gracile d'un trait de crayon arpenté dans l'espace !
Mais...
Je jette mes yeux dans mes vues stéréoscopiques de l'époque (10 ans !) et finalement je vois que je m'étais surtout concentré sur la structure elle-même et sur les points de vues offerts par la construction.
Magie du relief, je suis encore dans cet espace d'une manière incroyable !
Merci le Vérascope Richard.
Donc il me faut relativiser mon souvenir et aussi bien revoir les intentions de l'artiste qui, il me semble, évoquait lui aussi le génie militaire et la période sombre de la ville détruite par les bombardements et constituée ainsi à la Libération d'un tissu urbain fait de ruines, de bâtiments et de constructions provisoires dans un esprit de chantier gigantesque. On ne peut qu'acquiescer à cette image même si on peut se demander à raison s'il était nécessaire de replonger la ville dans ce souvenir et de jouer ainsi avec ce moment douloureux.
Reste que... justement il n'en reste rien que des photographies stéréoscopiques, des cartes postales et les photographies prises sur le moment.
Et que les points de vue sur la ville visibles depuis ce parcours sont maintenant impossibles.
Reste aussi que chaque fois que je passe sous la fontaine de l'Hôtel de Ville je me souviens bien avoir eu la chance de regarder sa statue de très près et d'un peu haut !
Et permettre ainsi aux habitants de parcourir leur ville d'une autre manière est déjà une belle chose.
Voici donc cette série de carte postales nous offrant tour à tour des visions générales et des resserrements.
Voici les cartes postales de Leo van der Kleij :




Puis celles de Christophe Guais :



Toutes ont pour éditeur la Ville d'Evreux.
Je remercie encore Emmanuel et le personnel de la Maison des Arts pour ces cartes postales.
Vous trouverez ici un autre article du blog où l'on voit des oeuvres de Kawamata.
On peut aussi aller sur son site ici.