mardi 30 août 2011

adoration des monstres

Continuons notre promenade dans l'un des décors les plus hallucinés des années 80.
Nous retournons à Noisy-le-Grand au milieu des arènes de Picasso.
Je me pose, je ne sais pas bien pourquoi aujourd'hui, je me pose donc la question de la patrimonialisation de ce lieu.
A quel moment cet espace aimé-détesté dans le même temps par l'histoire de l'architecture et par les habitants passera un cap étrange et bienveillant en devenant un Monument Historique.
Verra-t-on là un changement d'image, une propulsion vers le curieux et l'étrange qui feront venir les touristes ici comme on va à Arc-et-Senans ?
Je crois bien que c'est fait et même je crois que la particularité et la force de ce lieu c'est d'avoir été ainsi accepté comme tel dès le lendemain de sa livraison !
La sidération est souvent (et je sais de quoi je parle) l'objet d'un intérêt voire d'un culte pour des constructions, une adoration des monstres.
Mais Noisy est beau. Sorte de mélange, d'hybridation pour parler arty entre un Ricardo Porro, un Gaudí et un Ledoux, entre le théâtre et les insectes.
Comme pour Bofill au moins, ici, on habite quelque part même si habiter un signe, une légende, un rêve fou ne fait pas forcément un habitat idéal.
Alors j'aime ces images comme j'aime les frontispices de Piranèse y trouvant à la fois l'exactitude d'un architecte qui décrit les ruines qui l'entourent et une imagination pour les recomposer.
Alors n'attendons pas que Noisy-le-Grand soit en ruine pour l'aimer.
Rappelons que l'architecte de ces merveilles est Monsieur Manuel Nunez-Yanowsky.
Cette première carte postale appartient à la collection images de France par La Cigogne éditeur. La Photographie est du Studio Mandarine. L'architecte n'est pas nommé. La carte fut expédiée en 1992 :

Cette deuxième carte postale est des excellentes éditions Raymon. La photographie est de J. N. Duchâteau que nous connaissons déjà. Pas de date, pas de nom d'architecte :

Cette troisième carte postale est également une édition Raymon du même Monsieur Duchâteau.
Prise le même jour ?
La carte fut expédié en 2002 !

Alors même si j'ai été critique avec Monsieur Nunez-Yanowsky, je dois dire que pour les arènes de Picasso je n'éprouve que de la jubilation.

lundi 29 août 2011

Florian hésite... et du coup moi aussi...




Florian Viel est un brillant étudiant à l'école des beaux-arts de Paris.
Brillant ? Oui !
Et l'une des manière de briller c'est d'envoyer de temps en temps à son ancien professeur des cartes postales de ses voyages.
Oui ! (ça vous fait rire je sais...)
En voici une :



Au dos de celle-ci il écrit : " Je suis partagé entre les beaux bâtiments modernes de Barcelone et les architectures de Gaudí."
On comprend tous son hésitation.
Sur le recto de cette carte postale des éditions Lidiarte, Florian a entouré au stylo bille le pavillon de Mies à Barcelone. On voit que la carte est ainsi composée d'une collection de vignettes représentant les œuvres de l'architecte si célèbre.



Mon traducteur automatique m'indique que Entwürfe voudrait dire quelque chose comme projets.
Or en haut de la carte postale, je crois reconnaître le Club ZUEV vu ici. Que vient faire ce club dans la liste des projets et constructions de Mies ?
Mais il semble bien après un très fort agrandissement que je me trompe lourdement...
Voyez à votre tour :



Mais ne trouvez-vous pas que finalement avec une image si petite j'aie droit à cette confusion ?
En regardant toutes ces constructions, je m'aperçois que je connais bien mal les œuvres de Mies. Le seul bâtiment que j'aie arpenté est la nouvelle galerie nationale de Berlin que j'ai trouvée fort belle mais un rien... glaçante. La voici sur la carte de Florian :


Je vous propose cette carte postale qui, elle, fait partie de ma collection :



Ne vous y trompez pas, la photographie de Reinhard Friedrich est ancienne mais la carte est contemporaine !
C'est superbe c'est vrai. Et ici l'image met en avant les deux niveaux dont le supérieur joue la transparence et l'autre plus secret nous fait croire qu'il sert de dalle au premier. Ainsi le niveau supérieur semble indépendant et relativise en quelque sorte l'importance de la construction.
Mais revenons à l'hésitation de Florian. Dans les mots qu'il utilise on pourrait deviner une position un peu spéciale. Il utilise les mots "bâtiments modernes" pour Mies et "architecture" pour Gaudí. Pourquoi diable Gaudi ne serait pas moderne et Mies ne serait pas de l'architecture ?
Mais je comprends bien ce qu'il veut dire. Mies offre une réflexion structurelle qui se définit au regard (enfin donne l'impression) alors que Gaudí, dans une folie décorative puissante semble mettre cette question en second plan. Mais pourtant on sait (et on ne voit pas forcément) que Gaudí a fait des recherches extraordinaires sur cette question de la structure et on peut aussi, tout à loisir, voir dans le pavillon de Barcelone de Mies, des jeux décoratifs très poussés (voir les matériaux).
Alors il est difficile devant deux objets si différents, deux postulats aboutis et extrêmes comme Mies et Gaudí de faire un choix.
Je crois que l'architecture ne nous y oblige pas...
Et l'hésitation de Florian est celle d'un désir de position, signe de son âge.
Pour ma part, j'aime l'un et l'autre et je peux détester l'un et l'autre !
Mais toujours, finalement je préfère aimer ! Et pour cela, il faut aller voir...
Un jour prochain, j'en suis certain, Florian m'enverra une carte postale sur laquelle il aura entouré toutes les constructions de Mies...

samedi 27 août 2011

petites pépites françaises.

Notre sol national se couvre souvent de laideur.
Mais il faut aussi reconnaître que parfois, de-ci de-là, à la faveur d'une reconstruction, au carrefour d'un village, dans l'horizon lointain d'un champ, on peut voir surgir des petites choses construites remarquables.
Bien évidemment il ne s'agit pas forcément d'icônes internationales de l'architecture mais on sent là une attention, une leçon bien apprise, une modestie provinciale mais sérieuse qui donnent parfois des résultats touchants, beaux et même surprenants.
Et de ce fait, les éditeurs de cartes postales, dans leur réseau national savent prendre en compte l'architecture française moderne "dans sa pleine et entière territorialité". (Là c'est une citation que seuls les grands cinéphiles peuvent comprendre.)
Je vous propose quelques exemples aujourd'hui.
Regardez :



N'est-il pas intéressant ce centre ville de Saint-Pol-sur-Ternoise ?
Et notamment son hôtel de ville sur pilotis et toit terrasse. Regardez comme le travail des volumes est bien dessiné, comment le jeu entre briques et lignes blanches sait faire lire le bâtiment. Des volumes en creux, d'autres en relief composent bien l'ensemble qui reste discret, simple et fait passer au-dessus de lui le clocher de l'église que l'on retrouve sur l'autre carte postale. Malheureusement rien sur le ou les architectes... Et aujourd'hui cette façade de l'hôtel de ville est défigurée par une tour que j'imagine être un ascenseur mais Bon Dieu que c'est moche !
Puis :



Alors ?
Superbe non ?
Nous sommes à Villerupt devant sa spectaculaire gare routière qui sait se faire signe urbain. Pas de doute, il se passe quelque chose ici et la construction accepte d'être dans sa grande particularité architecturale le signe de cet événement, le point de rendez-vous. On remarque aussi comment cette forme joue le contraste avec le chevet de l'église. Pas de doute, ici à Villerupt nous sommes devant un événement architectural. Malheureusement, une fois de plus il reste une œuvre anonyme.
Et encore :


D'une tout autre échelle la patinoire de Lyon affiche fièrement grâce à cette carte postale La Cigogne les noms de ses architectes : messieurs Batton et Roustet.
La structure se fait lisible et on peut aisément en lisant la façade et le pignon comprendre le système constructif. C'est bien là une construction marquée par son époque mettant en avant sa structure, la faisant même un rien déborder avec une franchise radicale, celle du génie civil.
On s'amusera de la très grande présence de 2CV sur le parking, pas moins de 6 (si on compte la Diane) sur 13 véhicules ! La carte fut expédiée en 1971.
Puis :


La salle des fêtes de Bruay-sur-Escaut.
J'avoue ne pas savoir si j'aime l'image ou si je déteste la construction... Ou encore si j'aime la construction et déteste l'image...
Mais avouez que finalement cette construction ne manque pas d'une certaine présence. Le lamellé-collé fait ici son travail. Il s'agit d'une sorte de charpente dont on aurait comblé les espaces pour faire des murs. Le placage d'un bleu puissant ajoute à cette image une force assez étonnante sur lequel l'annonce de vacances en U.R.S.S. donne soudain une perspective très festive !


Le photographe de cette carte postale des éditions de l'Europe cadre fermement la salle des fêtes qui respire peu dans cet espace. C'est ce qui renforce encore la beauté étrange de cette image.
Pour finir, d'un peu loin :



Accroché à son rocher, Le Vistaëro de Roquebrune-Cap-Martin est un hôtel qui "de son éperon rocheux, vous offre un magnifique panorama".
C'est l'éditeur Yvon qui l'affirme et nous le croyons bien volontiers.
Tout son plan sur des triangles, son porte-à-faux spectaculaire, le dessin de son auvent et la gestion des niveaux, font de cette construction un objet bien typé que je trouve assez beau. Pour cet hôtel, je trouve deux architectes : Lachanaud et Minangoy. De ce dernier nous connaissons Marina Baie des Anges.
Qui saura redonner son architecte à ce Vistaëro ?
En attendant voici un détail :



Hérémence en morceaux.

Certains rêvent d'aller voir et d'autres bien plus intelligents y vont.
Je fais malheureusement partie souvent de la première catégorie.
Voici que ce matin, je reçois un étrange courrier à l'écriture familière. Dans l'enveloppe des pages imprimées en noir et blanc et je comprends assez vite qu'il s'agit d'un défi.
Une architecture fragmentée attend d'être remise en place et, avec le type d'architecture en question ce n'est pas si simple...
Il s'agit de l'église d'Hérémence dont nous avons parlé ici.
L'expéditeur, mon ami photographe Alan Aubry, pour me brouiller encore plus, avait mélangé les deux images mais je suis assez fort en puzzle... (merci de prononcer PU SLE et non à l'anglaise PEU ZEULE)
J'espère que toute la famille Aubry est allée voir cette église suite à une visite sur mon blog. Cela d'une certaine manière me réconfortera de ne pas y aller. Et si mon filleul, devant cette construction, pouvait avoir une nouvelle petite mécanique cérébrale qui se mette en route, comme un déclic bienveillant cela serait parfait.
Merci en tout cas à Alan, car comme l'image est grande, je peux plonger dedans et être un rien à Hérémence.
Alors voilà :


vendredi 26 août 2011

Caneton versus Tournesol

Ici on chante la piscine Tournesol de Monsieur Schoeller.
Mais le programme 1000 piscines a connu un autre lauréat : la piscine Caneton.
Comme pour les piscines Tournesol, la France s'est vue couvrir de ce modèle et bien évidemment nos éditeurs de cartes postales ont édité de beaux documents montrant les joies du bain dans l'eau chaude.
La piscine Caneton présente une réponse formelle bien différente de celle des Tournesol(s) et pourtant le programme est quasiment identique. Un bassin couvert qui peut, par beau temps s'ouvrir sur le paysage.
De même une construction qui se doit industrielle mêlant les matériaux comme le polyester, le lamellé-collé et le métal.
Et d'un point de vue esthétique, si la Caneton est moins forte et renvoie moins d'images, elle demeure tout de même bien dans son époque et propose au moins sur les parties ouvrantes quelque chose de totalement "seventies" qui ne peut que ravir les gens de ma génération.
Une sorte de modularité fragile et colorée, un dessin néo-géo vasarélien et pop.
Alors regardez bien maintenant ces quatre cartes postales :





Chaque fois une piscine Caneton mais bien quatre villes différentes !
Deux photographes choisissent des vues depuis l'intérieur et quasiment depuis le même point de vue.
Je vous localise tout ça :
-la première est une carte postale de l'extérieur à Guer dans le Morbihan pour Arthaud éditeur.
-la seconde est une vue de la piscine de Ville d'Avray pour Abeilles-cartes et on retrouve notre photographe Rolf Walter.
-la troisième est une carte postale Artaud de la piscine de Ruffec en Charente. Cette dernière nous donne les noms des architectes de la piscine Caneton : messieurs A. Charvier, J.P. Aigrot et F. Charras.
-la quatrième est une édition Combier qui donne le nom des architectes et il semble que le photographe soit dans l'eau du bassin pour prendre sa photo ! Il s'agit de la piscine de Montchanin.
On peut à l'aide de ces quatre cartes postales voir cette modularité des panneaux au décor en triangle qui s'ouvrent ou se ferment. On voit également les poutres (?) au profil triangulaire en lamellé-collé qui font la charpente et l'ouverture possible du toit.
Il semble que des soucis de conception de ces piscines Caneton soient très vite apparus. Mais je ne sais pas très bien leur ampleur et leur cause exacte.
Si les architectes veulent nous expliquer...
Alors commençons dès aujourd'hui une liste de ces piscines.
Qui en a une près de chez lui ?

des détails :
l'extérieur


de l'intérieur, portes fermées :

portes ouvertes :

on voit ici l'ouverture du toit :

mercredi 24 août 2011

quelque part entre graphisme et architecture...


Je viens de recevoir le magazine étapes:
Et celui-ci contient un article de 16 pages consacré à ce blog.
Vous y retrouverez certains articles et cartes postales publiés sur ce blog et un texte que j'ai écrit pour préciser ma relation à l'objet éditorial que représente une carte postale et aussi comment celle-ci joue avec l'architecture et sa représentation.
Je dois dire ici, haut et fort, que je suis très fier...
D'abord parce que la confiance qui m'est accordée par l'un des plus éminents magazines de graphisme en France est une belle récompense pour le travail que je mène depuis 2007 et que cela confirme ma position sur le regard nécessaire à porter sur les cartes postales comme lieu de recherche possible d'une connaissance du public populaire de l'architecture moderne et contemporaine.
Elles sont des documents d'analyse de l'architecture et de son image. Documents dont il faut apprendre à abandonner la croyance en la forme d'un cliché.
Après la revue d'architecture Criticat, c'est donc une revue de graphisme qui me fait l'honneur d'un article.
Cela prouve bien également les glissements possibles et nécessaires entre les deux univers.
Il faudrait maintenant (allez soyons optimistes !) qu'une revue de photographie s'intéresse au sujet et ose creuser les relations ambiguës entre les photographes d'architectures, les photographes collectionneurs de cartes postales (Martin Parr, Walker Evans...) et les photographes des éditeurs de cartes postales...
Nous verrions sans doute que les leçons de photographie des uns (Becher, Höfer...) pourraient bien avoir pris racine chez les autres (Lyna, Combier, Raymon...)
Je me dois de remercier ici chaleureusement la rédaction du Magazine étapes: et plus particulièrement Etienne Hervy et Guillaume Grall qui m'ont suivi, aidé et ouvert toutes grandes les pages de ce magazine.
Merci.

Pour vous lecteurs fidèles de ce blog, je ne donnerai que quelques images de la revue afin que vous ayez tout le loisir de vous la procurer et d'en lire le contenu.
Je vous conseille tout particulièrement l'article à deux voix de Philippe Vasset et Eric Tabuchi ainsi que les extraits du mémoire de Philippe Raynald.
Vous porterez également un regard attentif à l'exposition "Graphisme et architecture" dont Etienne Hervy était le commissaire avec Vanina Pinter et dont Guillaume Grall avait en charge le graphisme et qui est l'auteur de la mise en page de ce numéro.

quelque part entre graphisme et architecture...
10,70 euros
indispensable cela va de soi...



on retrouve ici quelques vieilles connaissances...

une partie des pages consacrées à votre blog :



une vue de l'article de Eric Tabuchi et Philippe Vasset :

une belle manière de finir...

mardi 23 août 2011

sculpture habitable, habitat sculpté.

On retrouve encore le beau travail de Monsieur Pierre Székely et je sais que, comme moi, vous aimez voir et revoir son œuvre.
L'occasion nous est donnée de mettre ensemble une carte postale de l'une de ses si particulières sculptures-jeux et de son architecture.


Nous sommes au Petit Clamart, au pied de la Cité de la Plaine à quelques mètres de la sculpture que les enfants utilisent si bien.
La carte postale Raymon est colorisée et fut expédiée en 1961. Cette carte est bien moins animée que celle que nous avons déjà présentée et la pluie a laissé une petite flaque marrante pour compléter les jeux possibles de la sculpture de Monsieur Székely.
On peut tout de même bien lire les volumes étranges et incongrus au milieu de cette cité. C'est cette différence qui autorise d'une certaine manière le jeu.
Puis nous voici à Beg-Meil :



Cette carte postale est très belle et sa composition de plusieurs vues fait jouer les courbes du village de vacances avec bonheur.
Regardez bien tous les détails de décoration.
Ici en bas à gauche on devine un atelier de vannerie en cours de route !
Jeux, loisirs, sport, détente dans une des architectures les plus significatives de son époque se déroulent sous nos yeux grâce à une carte postale "Belles éditions".
Cet éditeur n'oublie pas de citer les architectes associés à Monsieur Székely : H. Mouette et J.F. L'Ollivier.

On pourrait, si on était plus habile que moi pour les collages, se jouer des échelles et faire de Beg-Meil une sculpture ou de la sculpture une sorte de maquette pour une architecture !


lundi 22 août 2011

un vrai chef-d'œuvre parisien

Lorsqu'une construction figure dans plusieurs guides d'architecture contemporaine et moderne, quand deux articles lui sont consacrés dans Architecture d'Aujourd'hui, on peut sans risque parler de chef-d'œuvre de l'architecture.
C'est le cas ici avec cette caisse centrale d'allocations familiales de la région parisienne :



Nous sommes à Paris donc, rue Viala dans le XVe arrondissement.
Cette superbe carte postale Yvon en photographie véritable nous montre le bâtiment de manière remarquable. Elle nous donne également le nom des architectes : messieurs Raymond Lopez et Marcel Reby.
Notre guide vénéré ajoute Monsieur M. Holley et l'excellent guide d'architecture de Paris d'Eric Lapierre nous donne également Henri Longuepierre.
Eric Lapierre dans son long et détaillé article nous dit également que cette caisse d'allocation était également en fait le projet de diplôme de Michel Holley.
L'exploit de ce bâtiment tient dans deux éléments principaux : parfaite analyse des besoins et adéquation totale de la technique architecturale à ce besoin.
La complexité des enjeux est telle que dans le premier article d'Architecture d'Aujourd'hui des graphismes expliquent les liaisons et les déplacements des divers "fluides" de la construction.
Mais de cette application rigoureuse à un programme pourrait naître une sorte de monstre mécanique peu sensible or ici, au contraire, c'est un bâtiment d'une grande légèreté structurelle qui voit le jour.
Voici un court extrait de l'article de Eric Lapierre :

(cliquez pour agrandir)

J'apprends également que Monsieur Chemetov serait en partie responsable du classement de ce bâtiment au titre des Monuments Historiques. (avec un tel parrainage...)
Il est évident que ce bâtiment a fait histoire. Si les éditeurs de cartes postales ont cru bon d'éditer une caisse d'allocation familiale c'est bien qu'au-delà de l'importance et de l'enjeu social du bâtiment, signe d'une politique avancée, la construction même avait su dégager une image digne d'intérêts et de correspondances...
Et la carte postale se devait de suivre l'événement architectural.
Admirez sur cette carte postale la qualité photographique et les détails architecturaux :

Le mur-rideau:

Les bulles translucides sur le toit:
Je vous donne également quelques images tirées d'Architecture d'Aujourd'hui de novembre 1959 et février 1955.
Vous aurez également la page de notre guide vénéré en fin d'article.

La maquette rend lisible le plan du site :

L'un des graphiques expliquant le fonctionnement des réseaux :

Un dessin du projet à une époque où le graphisme avait du sens :

Pendant le chantier, la transparence et la légèreté de la construction :

Remarquez que les bulles sont en attente d'être posées au premier étage :


le dessin de l'escalier est d'une très grande beauté :


Quelques vues de l'intérieur, remarquez les puits de lumière produits par les bulles :





Notre guide vénéré nous donne :



guide d'architecture contemporaine en France
Messieurs Amouroux, Crettol et Monnet
Tecnic-Union
1970
absolument indispensable !

guide d'architecture Paris 1900 2008
Paris Pavillon de l'Arsenal
Eric Lapierre
2008
absolument indispensable !