mercredi 23 mars 2011

architecture de cartes postales en revue zéro

Si vous aimez les revues étranges et décalées, si vous aimez soutenir des énergies éditrices, si vous aimez le graphisme, la politique différente et des dessins animés bien sentis, vous pouvez allez ici et regarder, lire et jalouser ce nouveau journal en ligne.
J'y participe avec un article Arlequin.
Une manière de prolonger ce que vous lisez ici.
Julien Rolland son rédacteur prépare déjà le numéro 1.
Bientôt
Bien à vous.

un peu dur j'en conviens

Deux cartes postales du même quartier de la Patrotte à Metz.
Pour moi, Metz reste une ville un rien dure, difficile.
Je n'en ai que des souvenirs d'ambulancier militaire attendant dans le véhicule le retour des malades que nous y avions envoyés. Et pour certains chanceux, le retour à la maison.
Il y a aussi la stupéfiante église Sainte-Thérèse qui reste pour moi une grande et belle œuvre.
Pas encore visité.
Mais revenons ici :



Un archétype de la construction du logement social en quelque sorte.
On pourrait vite dire que les barres minérales dans un gris étendu et froid ne semblent pas particulièrement enviables.
Il faut reconnaître que le canyon fermé, au sol fait d'un parking, ne donne pas spécialement l'occasion de dire son admiration.
Mais je n'aime pas mes jugements hâtifs sur des images, surtout quand il s'agit de parler de l'architecture et du lieu.
Je peux par contre aimer ces images, leur dureté.
Par exemple les lignes fuyantes des coursives rayant l'image régulièrement et le point de fuite impossible dans les fenêtres de la barre du fond sont d'une fermeté visuelle rare.
Je n'ai, malgré la très belle exposition au Pôle Image de Rouen des photographies des Becher toujours pas compris ce qu'ils appelaient l'objectivité photographique. Mais devant de telles images populaires comme ces cartes postales, je sais de quoi ils voulaient sans doute parler.
Retenir l'essentiel d'un lieu, loin des scories des narrations pathétiques mais tenus par le respect des gens qui y vivent, le vivent.
Le noir et blanc économique permet le dessin c'est-à-dire que, comme une épure, les constructions ne sont retenues que par leur force constructive, parfois leur violence. Chez les Becher aussi c'est le noir et blanc de l'économie et aussi celui de l'autonomie. Une forme de solitude, d'entre soi photographique qui donne à leur proposition la grandeur d'une position de sauveteurs.
Emmener avec soi son monde qui s'écroule.
Pour certain, il s'agit alors non pas de faire les prises de vue mais de les collecter. Enfermées dans des classeurs, à soi seulement disponibles et seulement réactivées à son seul regard, elles permettent de retrouver ce monde disparu ou en état de l'être.
Une forme de lutte. Appelez ça objectivité si cela vous chante.
Alors il convient de dire merci à ces photographes, les grands et les anonymes des cartes postales pour l'occasion qu'ils nous donnent de croire en la pérennité de notre, mon monde.

Les deux cartes postales sont de l'éditeur Estel en véritable photographie et non datée.