mercredi 25 mai 2011

quelque chose de transparent

Voici une petite suite de cartes postales qui pourraient bien, l'air de rien, nous dire une certaine France.

Résidence "Bois des Roches", M. Royer, architecte.

Résidence "Lormoy", architecte : M. Gérard Escande.

Résidence "Lormoy", architectes : B. Allain à Paris, Gérard Escande à Paris.

On pourrait, dans l'ouverture généreuse des voies de circulation, dans l'alignement ordonné des immeubles, dans le vert d'une pelouse parfaitement tondue, voir le rêve gentil et un rien assourdissant, une image du projet d'urbanisme des "grands ensembles".
Tout est tranquille, sur les images. (Pléonasme ?)
On aimera l'espace, une propreté publique qui se lit dans le dessin parfait des caniveaux. Tout est à sa place. Les autos au parking, les enfants sur les trottoirs. Rien ne déborde.
Tout cela est finalement assez accueillant et aussi un rien ennuyeux. On pourrait être partout en France. Partout.
D'ailleurs savez-vous où vous êtes ?
Allez je vous laisse chercher encore.
Mais en regardant bien les images on voit bien la différence entre les très grands bâtiments de la carte postale de la résidence "Bois des Roches" et ceux de la résidence "Lormoy".
On pourrait deviner une différence sociale, une opposition due à la densité, à la hauteur des immeubles, à la présence d'une piscine.
Pourtant les deux lieux dans cette même ville portent le même titre de "résidence".
Il n'y a pas, j'en suis certain, d'égalité de programmes. Je subodore un parc privé et un parc public.
Mais...
Que cela soit dans la largeur de l'avenue, le vide relatif de personnages, la luminosité des images et ce bleu du ciel répondant au bleu de la piscine et au gris du bitume, il y a là quelque chose de transparent, d'ouvert qui fait de ces cartes postales de Saint Michel-sur-Orge une sorte de vision idéale de la ville de banlieue. Elles sont toutes les trois des éditions Combier et chose rare nomment les architectes.