lundi 1 octobre 2012

Royan, chanceux peuple des images

Parce qu'une ville c'est avant tout une population qui la parcourt, parce que, plongé dans mon classeur Royan depuis notre retour, je fais des découvertes, je vous propose de calmer un peu l'architecture au profit des gens de Royan, des anonymes sur les cartes postales, chanceux peuple des images.
D'abord cette vue superbe de la perspective du Boulevard Aristide Briand à Royan donc :



Depuis la terre ferme, à hauteur d'homme, le photographe des éditions CAP, vise le nouvel axe de la ville. Je me suis posé la question longtemps : vise-t-il depuis le marché vers le portique ou bien le contraire ? D'abord, à l'époque de la carte postale ni l'un ni l'autre ne sont construits mais il reste difficile de déterminer le point de vue. Seuls, les petits décrochements des constructions au fond du boulevard Aristide Briand me font croire que nous visons vers le marché qui se construira au fond de cette image. Mais regardons la vie, regardons ces deux messieurs marchant au milieu de la chaussée. Regardons le peu de voitures (et d'avant -guerre!), le cycliste à gauche qui déboite et les piétons sur le trottoir qui passent nonchalamment devant les vitrines encore marquées de blanc d'Espagne des futures boutiques.





Mais, ce qui m'émeut sur cette carte postale voyez-vous c'est peu de choses. C'est la ligne de terre et de cailloux sur le sol, prouvant la fraîcheur de la ville, sa renaissance. Notons pour les spécialistes que cette carte postale fut imprimée en deux formats différents.
Juste à côté :



Toujours le Boulevard Aristide Briand, sans doute très peu de temps après. Nous sommes dans Royan, avec les gens. Nous sommes là dans la ville. Pas perchés, pas en avion, nous voyons la ville comme elle est, là aussi à hauteur d'homme.



Tout de suite, nous voudrions entendre la conversation des jeunes à bicyclette, ce qui les unit, ce qui les passionne. Ils se donnent rendez-vous ? Parlent de la saison qui commence ? Sont-ils des royannnais de passage ? Vont-ils donner un coup de main au marché ? Chercher leur maillot de bain ?



Et la jeune femme coupée en deux par l'ombre et le soleil ? A-t-elle trouvé le gallon rouge pour le bas de sa nouvelle robe ? En tout cas, elle nous a vus. Les ombres des arbres nous indiquent un soleil du sud-est donc nous serions dans la matinée. Il s'agit d'une édition Combien en véritable photographie !
Mais Royan c'est un port :



Les éditions charentaises d'art A. Gilbert nous montrent bien cela avec cette belle carte postale si animée comme disent les collectionneurs !
Au loin, on devine notre ville moderne et neuve. Le bassin est plein de voiliers et de bateaux pour lesquels j'avoue n'avoir que peu d'intérêt même si, sans doute, il me faudra trouver un jour l'occasion de parler de cet aspect important de la vie de Royan. On devine un mélange de bateaux de pêche et de plaisance.
Mais qui sont ces joyeux drilles sur le quai ? Regardez comme ils ont l'air complices, comme ils semblent tous se connaître. Et puis on pose pour le photographe, cela ne fait pas de doute, là aussi on nous regarde ostensiblement !
Des enfants et des adolescents qui se serrent dans leur ciré et semblent vouloir se réchauffer, des femmes en jupes plus habillées dont deux sont même installées dans des sièges qui pourraient bien être... ceux d'une 2CV Citroën ! Mais oui ! Alors, je vous propose une petite galerie, je vous propose simplement de les saluer tous, un à un. Nous sommes avec eux, heureux d'être à Royan, ville debout, ville neuve, ville moderne.
Ne partez pas.... ne partez pas....