mercredi 11 septembre 2013

à Fontainebleau : les journées de Destruction du Patrimoine.


Nous recevons et nous soutenons :


Les Journées du Patrimoine : deuil annoncé à Fontainebleau

Au moment où toutes les communes de France célèbrent les trésors qu'elles possèdent et rééditent avec fierté les Journées du Patrimoine, Fontainebleau se prépare à un deuil, celui de son marché couvert. Le Maire et son Conseil municipal ont en effet décidé de livrer aux pelleteuses la halle de béton achevée en 1942 par Nicolas Esquillan, l'ingénieur de renommée internationale, auteur du CNIT de la Défense, lundi 23 septembre prochain.

Il est incompréhensible que la Municipalité n'ait pas mesuré l'intérêt architectural et patrimonial d'un équipement dont les qualités d'usage sont connues de tous les bellifontains. Méconnue jusqu'ici, mal entretenue et injustement méprisée, la halle du marché s'est récemment attirée les suffrages de personnalités reconnues du monde du Patrimoine, de neuf Grands Prix de l'Architecture et de cinq Grands Prix de l'Urbanisme. Tous ont accepté d'ajouter leur nom et de cautionner l'ultime recours qui va être lancé incessamment pour
enrayer cette destruction indigne.

* les signataires :
9 grands prix nationaux de l'architecture :
Frédéric Borel, Paul Chemetov, Adrien Fainsilber, Claude Parent,
Dominique Perrault, Rudy Ricciotti, Francis Soler, Gérard Thurnauer,
Bernard Tschumi
5 grands prix nationaux de l'urbanisme :
Francis Cuillier, Christian Devillers, Bruno Fortier, Yves Lion et
Philippe Panerai.

S'y ajoute le Comité de Vigilance Brutaliste, et l'ensemble des défenseurs du Patrimoine qui restent en alerte.
pour plus d'informations :


et nous recevons aussi, et nous soutenons aussi :


"... Alors qu'une petite troupe démagogique et injurieuse, s'autorise à penser quelque chose du Patrimoine en brandissant des petites pancartes à l'égal de leur petite pensée, celle pas supérieure finalement à leur signe de ralliement, le cloporte, il est temps de réagir à l'urgence extrême de sauver le marché couvert de Fontainebleau.
Si l'objectivité scientifique et historique existe dans le domaine du Patrimoine, alors il ne fera aucun doute que les grands noms de l'architecture et de l'urbanisme* qui ont signé la lettre de soutien contre la démolition de ce qui est l'un des grands chefs-d'œuvre de l'un de nos grands constructeurs sont la preuve de la réalité patrimoniale de ce marché couvert de Nicolas Esquillan auquel on doit également le C.N.I.T.
Comment être aveugle à ce point ? Comment construire en éradiquant ainsi une forme, une pensée ? Quel architecte (et pour quelle architecture) peut ainsi penser une œuvre en supprimant celle historique existante ? Comment des autorités culturelles de la première importance peuvent ainsi revenir sur leur parole, aveuglées par les questions minuscules des petits enjeux locaux de petits boutiquiers que nous n'osons même pas nommer politiques tellement ils en sont étrangers ?
Comment alors, la foule (dont on sait toujours l'intelligence) peut ainsi se grouper derrière cette position en injuriant ceux qui ne font qu'accorder à leur propre environnement la vérité historique qu'il mérite ?
C'est la petite France.
On la connait bien.
C'est sa honte.
Et dire que nous fêterons bientôt les journées du Patrimoines et qu'on verra alors l'autorité ministérielle se promener et dire son attachement à ces journées... Et s'il n'y avait que Fontainebleau...
Sans doute que pour la première fois en France et à Fontainebleau, nous assisterons à des Journées de la Destruction du Patrimoine. C'est une nouveauté."
le C.V.B."

Et pour se réjouir, encore :



On pourrait rapidement croire en une forme similaire de celle du marché couvert de Fontainebleau mais nous sommes devant celui de Rueil-Malmaison qui a déjà... disparu !
La carte postale  Guy nous montre pourtant là aussi, une construction qui ne manquait pas, loin de là, de qualités et qui avait même fait l'objet d'un signalement par une fiche patrimoniale qui n'a donc servi à rien...
Le cauchemar !
À croire que, en Ile-de-France, dès qu'une construction moderne est repérée, elle est détruite !
Poursuivons avec ces canopées de béton qui ont marqué la France :


Cette carte postale des éditions SEPT nous montre le marché aux fleurs de Nice dans une belle photographie mettant bien en avant la construction étonnante et la vie qui sait s'y installer. Elle aussi disparue...
Et pour se rappeler si nécessaire, le talent de Nicolas Esquillan :


La carte postale Cap nous montre le très beau Centre National des Industries et des Techniques en 1960. Au verso de la carte figurent des informations sur la construction : Architectes : MM. Camelot, de Mailly et Zehrfuss - entreprises : Balency et Schuhl, Boussiron et Coignet - superficie plancher : 10 hectares, portée record du monde de la voûte : 218 m. Hauteur : 50 m.
Un peu plus proche, la carte postale Estel nous montre le Palais des Expositions au Rond-point de la Défense dans une très belle photographie :


Et encore plus près de vous :


Cette fois c'est une édition Arlux qui nous montre le C.N.I.T très animé. Là aussi une bien belle carte, une bien belle photographie pour l'un des Monuments Français parmi les plus beaux. Pas de doute qu'on assistera bientôt à sa destruction...